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Actualités - CONFERENCES INTERNATIONALES

Santé - Une maladie guérissable à 50% Quatre mille nouveaux cas de cancer au Liban tous les ans(photo)

Plus de 600 spécialistes ont participé au 4e congrès d’oncologie du Moyen-Orient (Como 4). Organisé sous le patronage de la Société libanaise du cancer, ce congrès permet aux oncologues de mettre en commun les standards de prise en charge des patients afin que ces derniers aient accès à la meilleure qualité de soins. Les chiffres et les statistiques relatifs au cancer sont rares au Liban. Cependant, les médecins recensent en moyenne 4 000 nouveaux cas chaque année. «Une maladie guérissable à 50 %», déclarent les spécialistes. Au Liban, les cas les plus signalés sont, chez les hommes, le cancer des bronches, suivi de celui de la vessie. Le cancer du côlon vient en troisième place. Chez les femmes, les cas les plus nombreux sont le cancer du sein, suivis de ceux du côlon et du poumon. Le Dr Nabil Chamessedine, chef du département d’oncologie à l’hôpital Saint-Georges, professeur d’oncologie médicale à la Faculté de médecine de l’Université Saint-Joseph, membre de la Société libanaise du cancer et président du congrès Como 4, a indiqué à L’Orient-Le Jour que «le congrès, qui est organisé tous les deux ans, s’adresse à tout le corps médical». «Cette année le Como, qui a regroupé 400 spécialistes étrangers et 200 médecins libanais, a été une réussite». Évoquant les 4 000 nouveaux cas de cancer au Liban, le Dr Chamessedine indique que «si on compare la fréquence de la maladie dans plusieurs pays, au Liban elle est 4 à 6 fois moins importante qu’en Europe de l’Ouest et aux États-Unis». Et d’ajouter que «ce taux, relativement bas comparé à celui de l’Occident, s’explique par deux facteurs : la population libanaise est jeune (la maladie touche généralement les personnes âgées) et le cancer est aussi influencé par l’environnement, notion qui s’explique par le mode de vie, le nôtre étant différent de celui de l’Europe occidentale». Présentant la Société libanaise du cancer, le chef de département d’oncologie à l’hôpital Saint-Georges a indiqué que «l’association, formée d’environ 250 médecins et enregistrée au ministère de l’Intérieur, a été fondée en 1952». «Elle a trois objectifs : planifier la politique de lutte contre le cancer, informer la population et les spécialistes et maintenir les médecins à la pointe des nouvelles technologies», ajoute-t-il. L’association regroupe tous les médecins qui pourraient traiter des cas de cancer (cancérologues, chirurgiens, urologues, pneumologues…). Le Dr Roland Bugat, chef du département de médecine à l’institut Claudius Regand (Midi-Pyrénées) et professeur d’oncologie à l’université de Toulouse, a précisé à L’Orient-Le Jour que «le congrès d’oncologie du Moyen-Orient permet aux spécialistes d’équilibrer les standards entre les Américains et les Européens». Et d’ajouter que «les échanges ouvrent la voie à la pluridisciplinarité». «En effet, dans le domaine du cancer, le patient n’est pas pris en charge uniquement par un médecin (un seul spécialiste), mais par une équipe médicale (oncologues, chirurgiens, chimiothérapeutes, infirmières…», explique-t-il. «L’échange d’informations entre les médecins du Moyen-Orient, de l’Europe de l’Ouest et des États-Unis permet d’assurer les meilleurs soins aux patients cancéreux», déclare-t-il. Réduire les effets secondaires de la chimiothérapie Le Dr Bugat, qui travaille notamment dans le domaine de la recherche, œuvre pour améliorer l’efficacité de la chimiothérapie. «Il faut réduire les effets indésirables du traitement (troubles digestifs et des globules sanguins, anémies, infections…)», indique-t-il. En France, les cancers les plus répandus sont, chez les hommes : le cancer des bronches, du côlon et de la prostate. Pour les femmes, le schéma est identique à celui du Liban : le cancer du sein, du côlon et des bronches. Soulignant que «le cancer est une mutation des cellules, due à l’environnement et à l’âge», le chef du département de médecine à l’institut Claudius Regand note qu’à «exposition égale à un risque, tous les individus ne développeront pas la maladie». Le Dr Naji al-Saghir, oncologue à l’hôpital de l’Université américaine de Beyrouth (AUH), président de la Société libanaise d’oncologie médicale et membre de la Société libanaise du cancer, a présenté à L’Orient-Le Jour l’organisme qu’il préside. «La société libanaise d’oncologie médicale regroupe une cinquantaine de membres, uniquement des médecins cancérologues et hématologues, et dépend directement de l’Ordre des médecins», dit-il. «Fondé en 1997, l’organisme s’occupe essentiellement de la formation continue des médecins et d’affaires syndicales (honoraires, retraites…)», indique-t-il en soulignant que «la Société libanaise d’oncologie médicale et la Société libanaise du cancer sont deux organismes complémentaires». Évoquant le traitement du cancer au Liban, le Dr al-Saghir déclare que «le pays suit toutes les évolutions médicales, mais la coordination entre les divers organismes manque». Et de souligner la nécessité de mettre en place une «politique de santé bien organisée, qui devrait englober notamment la prévention et la détection précoce du cancer». Selon lui , beaucoup reste à faire sur ce plan. Indiquant que le cancer des bronches est le plus enregistré chez les hommes au Liban, le spécialiste note que «dans 90 % des cas, les personnes atteintes du cancer du poumon sont des fumeurs». Le tabac fait partie également des causes du cancer de la vessie et du larynx. «Les Libanais doivent arrêter d’offrir des cigarettes à leurs hôtes et ou de montrer des personnes qui fument à l’écran», dit-il indigné. Évoquant le cancer du sein, (le plus répandu chez les femmes libanaises) le Dr al-Saghir souligne la nécessité «d’effectuer, à partir de 40 ans et jusqu’à l’âge de 69 ans, une mammographie chaque année ou tous les deux ans». Plus la maladie est détectée à un stade précoce, plus les chances de guérison augmentent. Le cancer du sein au Liban touche essentiellement (50 %) les femmes jeunes, âgées de moins de 50 ans. «Ce taux tombe à 30 % aux États-Unis et en Europe», note le spécialiste. Jusqu’à présent on n’arrive pas à connaître les raisons de ce taux élevé parmi les femmes jeunes. Le Dr al-Saghir souligne à ce sujet «l’importance de la recherche et des statistiques pour suivre l’évolution du cancer dans le pays». Et d’ajouter qu’il «faut également prévoir un registre du cancer au sein du ministère de la Santé».
Plus de 600 spécialistes ont participé au 4e congrès d’oncologie du Moyen-Orient (Como 4). Organisé sous le patronage de la Société libanaise du cancer, ce congrès permet aux oncologues de mettre en commun les standards de prise en charge des patients afin que ces derniers aient accès à la meilleure qualité de soins. Les chiffres et les statistiques relatifs au cancer sont rares au...