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Actualités - CHRONOLOGIE

UE - L'ex-Premier ministre italien investi président de la Commission par le Parlement de Strasbourg Prodi promet un Exécutif européen fort(photo)

Romano Prodi, qui a obtenu mercredi la confiance d’une très large majorité du Parlement de Strasbourg pour la présidence de la Commission européenne, a fait vœu d’indépendance dans le choix de son «gouvernement». L’ex-Premier ministre italien a été investi par 392 voix pour, 72 contre et 41 abstentions avant d’être salué par une ovation debout de l’hémicycle strasbourgeois. Le contraste était saisissant avec le résultat obtenu en 1994 par Jacques Santer, qui avait vu sa nomination approuvée du bout des lèvres – 260 voix pour et 238 contre – par des députés qui lui reprochaient de devoir son poste au veto britannique à l’encontre du Premier ministre belge Jean-Luc Dehaene. À peine investi, il a donné des gages aux députés, qui lui avaient demandé de faire preuve d’indépendance dans le choix des 19 commissaires qui l’aideront dans sa mission de réforme d’une Commission acculée à la démission après la publication d’un rapport sur les fraudes dans l’institution. L’homme qui a fait entrer l’Italie dans l’euro n’entend pas se laisser imposer des commissaires par les gouvernements des Quinze – dans un lapsus révélateur, il a parlé de «préparer (son) gouvernement» – et veut en être le véritable chef. Alors que les Quinze ont l’habitude de nommer leurs «représentants», Romano Prodi a expliqué qu’il fera usage des dispositions du traité d’Amsterdam entré en vigueur le 1er mai. «J’aurai un droit de veto sur les commissaires», a-t-il dit. Acceptera-t-il que des membres de la Commission sortante soient renommés? Oui, a-t-il répondu, à condition qu’ils n’aient «aucune tâche et aucune ombre dans leur passé». Cela exclut des personnalités comme Edith Cresson, accusée de népotisme par le rapport d’un comité de sages et que le gouvernement français n’entend pas renommer, mais cela pourrait aussi poser des problèmes à des personnalités qui sont citées dans ce rapport sans être directement mises en cause. Romano Prodi a également dit vouloir une Commission équilibrée politiquement et entre les hommes et les femmes. Il veut aussi avoir la haute main sur la répartition des portefeuilles, au risque de décevoir les appétits de certains pays qui, comme la France, veulent la concurrence. La nouvelle équipe sera présentée dès le 21 juillet devant le nouveau Parlement européen issu des élections de juin. Les commissaires subiront ensuite des auditions parlementaires début septembre avant que la Commission tout entière ne subisse un vote d’investiture à la mi-septembre, ce qui lui permettra d’entrer en fonction. Une fois en place, le président de la Commission entend bien être le chef de son équipe en utilisant le pouvoir de sanctionner des commissaires qui se comporteraient mal ou qui ne lui «obéiraient» pas, ce qui était impossible avant Amsterdam.
Romano Prodi, qui a obtenu mercredi la confiance d’une très large majorité du Parlement de Strasbourg pour la présidence de la Commission européenne, a fait vœu d’indépendance dans le choix de son «gouvernement». L’ex-Premier ministre italien a été investi par 392 voix pour, 72 contre et 41 abstentions avant d’être salué par une ovation debout de l’hémicycle strasbourgeois....