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Actualités - CHRONOLOGIE

Jezzine - Les familles des miliciens gagnant la bande frontalière L'ALS s'apprête au départ

Le retrait de l’ALS de Jezzine ne serait plus qu’une question de (deux ou trois) jours. Les mouvements de troupes observés dans la région par notre correspondant au Sud, Saïd Maalaoui, le confirment. De fait, les blindés et chars de la milice ont commencé à être regroupés depuis hier soir au carrefour de Majdel Aïn entre Jezzine et Kfarhouna en prévision du départ, et les installations militaires auraient déjà été toutes démantelées. Par ailleurs, un député du caza indique que les familles des hauts responsables de la milice pro-israélienne ont déjà commencé à gagner la bande frontalière de peur d’éventuelles représailles exercées par le Hezbollah. D’autres indices confortent la thèse d’un retrait imminent : le chef de l’Armée du Liban-Sud, Antoine Lahd, devait se réunir ce matin avec les notables de la région pour évoquer l’avenir de Jezzine. Or, cette rencontre aurait été reportée sine die, apprend-on de sources informées. Mais si l’évacuation de Jezzine ne fait plus de doute, les modalités du retrait restent encore floues. Une source proche du pouvoir a confirmé hier les mouvements de troupe susmentionnés. En revanche, elle estime que le repli de l’ALS vers la zone occupée sera progressif «pour des considérations proprement israéliennes qui ne concernent en aucune façon l’État libanais». Soit. Mais quelles sont les mesures que le gouvernement prendra pour combler le vide laissé par la milice d’Antoine Lahd et rassurer les quelques milliers d’habitants qui n’ont pas quitté la ville ? Notre correspondant au Sud affirme que le Hezbollah n’a nullement l’intention d’entrer à Jezzine. Mais, à supposer que ce soit le cas, le commandement du parti islamiste pourra-t-il contrôler d’éventuel débordements de la part de ses combattants ? La garantie des FSI Selon des sources diplomatiques, le cabinet Hoss aurait déjà décidé d’envoyer à Jezzine un bataillon de Forces de sécurité intérieure doté de blindés dès le départ de l’ALS. Une intervention de l’armée libanaise ne serait donc pas envisagée pour le moment. Le pouvoir ne veut en aucun cas donner à l’État hébreu le prétexte d’un retrait par étapes. Les mêmes sources rappellent que, lors de la conférence de Madrid en 1991, et à l’occasion d’un entretien avec son homologue libanais Farès Boueiz, l’ancien secrétaire d’État américain, James Baker, avait lancé l’idée d’un retrait de «Jezzine d’abord». M. Boueiz avait alors répondu en réitérant les constantes de la politique officielle à l’égard de l’occupation israélienne, en l’occurrence : l’État hébreu doit évacuer d’un seul coup l’ensemble du territoire qu’il occupe conformément à un calendrier de retrait préétabli et sous la supervision de la Finul. Les sources susmentionnées, citées par notre chroniqueur diplomatique, Khalil Fleyhan, reconnaissent d’autre part que «la situation est embarrassante». L’équation est en effet difficile à résoudre. Il convient évidemment que le repli de l’ALS de Jezzine ait lieu sans incident. Mais il ne faut pas que cette évacuation se déroule dans le cadre d’un «Jezzine d’abord» répondant aux vœux d’Israël. Par ailleurs, les mêmes sources diplomatiques affirment que le chef de l’ALS Antoine Lahd a pris seul la décision du retrait de Jezzine, sans même consulter au préalable ses alliés israéliens. Pour cause : la situation pour les miliciens de l’ALS était devenue pratiquement insupportable sur les plans psychologique et matériel : manque de motivation dans la lutte (contrairement à leurs adversaires de la résistance), l’allié israélien fournissant de plus en plus un armement de mauvaise qualité, des salaires devenus très insuffisants ; telles sont les principales raisons qui expliquent les récentes et nombreuses défections dans les rangs de l’Armée du Liban-Sud… et sans doute la décision de Lahd d’abandonner Jezzine. Au niveau de la population du caza, on constate déjà un mélange de crainte et de satisfaction. Crainte évidemment d’être des victimes directes ou indirectes d’éventuelles représailles de la résistance et joie de la libération à venir. Mais il y a aussi la peur de l’avenir : c’est le sentiment que reflète un communiqué publié hier par la Ligue des jeunes de Jezzine. Ces derniers invitent notamment les responsables au pouvoir «à remédier à tous les problèmes nés de l’occupation».
Le retrait de l’ALS de Jezzine ne serait plus qu’une question de (deux ou trois) jours. Les mouvements de troupes observés dans la région par notre correspondant au Sud, Saïd Maalaoui, le confirment. De fait, les blindés et chars de la milice ont commencé à être regroupés depuis hier soir au carrefour de Majdel Aïn entre Jezzine et Kfarhouna en prévision du départ, et les...