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Actualités - CHRONOLOGIE

Diplomatie - Mise en garde US au Liban contre toute nouvelle erreur La réunion du comité de surveillance reportée sine die

La réunion du comité international de surveillance pour le Liban-Sud, qui devait examiner aujourd’hui les nombreuses plaintes libanaises et israéliennes consécutives à l’escalade de la semaine dernière, a été hier soir reportée sine die en raison de l’opposition d’Israël, a-t-on appris de sources diplomatiques à Beyrouth. Selon ces sources, citées par notre correspondant au palais Bustros Khalil Fleyhane, le chef de la délégation française au sein du comité Laurent Rapin, qui préside actuellement le groupe, a notifié vers 22h les autorités libanaises du report. Ce nouveau développement survient alors que sur le front diplomatique, la situation paraissait encore fragile, Israël accusant la France de «partialité» et les États-Unis faisant savoir aux autorités libanaises qu’ils tenaient le Hezbollah pour responsable de l’escalade. La séance devait porter sur l’examen de non moins de 35 plaintes, 14 libanaises et 21 israéliennes. Les sources diplomatiques ont indiqué que plusieurs raisons ont motivé la décision israélienne de s’opposer à la réunion du comité, et d’abord l’irritation du gouvernement sortant de Benjamin Netanyahu contre la France. La situation intérieure en Israël n’est pas en outre étrangère à ce refus, la délégation israélienne au sein du comité ne pouvant pas afficher une position claire en cette phase transitoire entre un gouvernement dont le mandat est officiellement terminé et un autre qui n’a pas encore vu le jour. L’État hébreu est par ailleurs irrité par les positions exprimées par les responsables libanais et considère que son message n’a pas été bien reçu. C’est pourquoi il souhaite, en empêchant la tenue de la réunion, de maintenir la menace sur le Liban. Toujours de sources diplomatiques, on indique que les États-Unis ont adressé par la voie diplomatique au gouvernement libanais une mise en garde à peine voilée, en désignant le Hezbollah comme le principal responsable des derniers événements. Washington a attiré l’attention des autorités libanaises sur la nécessité de «ne plus commettre d’erreur» dans le cadre de la confrontation au Liban-Sud, et rappelé qu’elle avait déjà averti les responsables libanais il y a quelque temps des risques auxquels le Liban s’exposerait en cas de tirs de roquettes katioucha sur le nord d’Israël, en particulier durant la période délicate entre l’élection d’Ehud Barak au poste de Premier ministre, le 17 mai, et la formation de son gouvernement, a-t-on ajouté de mêmes sources. Les États-Unis avaient effectivement suggéré au gouvernement libanais d’œuvrer en vue d’instaurer une trêve non déclarée au Liban-Sud, dans le but de favoriser la relance du processus de paix dès la formation du Cabinet Barak. Hier, la diplomatie américaine a clairement fait savoir qu’elle considérait le Liban comme «responsable» et comme «initiateur» de la dernière crise, ce qui explique le refus de Washington de condamner explicitement les raids israéliens du 25 juin. La France pour sa part a réfusé hier de «polémiquer» avec le gouvernement Netanyahu. «Nous ne souhaitons pas polémiquer» avec le ministre israélien des Affaires étrangères Ariel Sharon, a indiqué une source diplomatique française interrogée par l’AFP. M. Sharon a refusé de recevoir le directeur pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient au ministère français des Affaires étrangères, Yves Aubin de la Messuzière, en visite en Israël après une mission en Syrie et au Liban pour contenir l’escalayade de la violence. Le ministre israélien, connu pour ses positions extrémistes, a fait remettre à l’émissaire français un message dans lequel il «proteste contre les positions unilatérales adoptées par la France» concernant l’escalade. Il y accuse également la France d’avoir «déformé le cours des événements au Liban» en n’ayant pas mentionné dans un premier temps les tirs de roquettes par le Hezbollah contre les populations civiles du nord d’Israël, et affirme qu’il s’attendait à une «attitude plus responsable». «Nous avons été choqués de la manière dont le voyage (de l’émissaire français) a été organisé sans consultations avec Israël», a-t-il poursuivi en s’élevant par la même occasion contre l’annonce par le Quai d’Orsay d’une visite de l’émissaire à Tel-Aviv et non à Jérusalem, qu’Israël considère comme sa «capitale éternelle». Plus diplomate, un haut responsable du ministère israélien des Affaires étrangères a estimé «maladroit» de la part de la France de s’adresser au Premier ministre élu Ehud Barak, qui n’a, pour l’heure, aucune fonction officielle, «en contournant le gouvernement sortant». M. Barak, qui s’emploie à former un Cabinet, a lui aussi refusé de voir l’émissaire français en expliquant qu’il n’était pas encore en charge du gouvernement. Le diplomate français, porteur notamment d’un message pour M. Barak, a dû remettre la missive à un responsable travailliste, M. Zvi Stauber, qu’il a rencontré à Jérusalem. À la suite de l’escalade, le porte-parole français Anne Gazeau-Secret avait déploré les «victimes civiles», tant du côté libanais qu’israélien, tout en invitant les deux parties «à respecter strictement les arrangements de 1996 qui ont pour but de protéger la population civile». Le ministre français des Affaires étrangères Hubert Védrine avait quant à lui jugé vendredi «disproportionnée» la réaction israélienne aux tirs de roquettes du Hezbollah contre le nord d’Israël.
La réunion du comité international de surveillance pour le Liban-Sud, qui devait examiner aujourd’hui les nombreuses plaintes libanaises et israéliennes consécutives à l’escalade de la semaine dernière, a été hier soir reportée sine die en raison de l’opposition d’Israël, a-t-on appris de sources diplomatiques à Beyrouth. Selon ces sources, citées par notre correspondant au...