Kosovo L'Otan tente en vain de rassurer les Serbes

Entre la découverte d’un nouveau charnier et les nombreuses exactions attribuées aux Albanais contre des civils serbes, le Kosovo a vécu ce week-end de nouvelles heures dramatiques. Face aux représailles exercées contre la communauté serbe, le général britannique Mike Jackson, commandant en chef de la Kfor, a avoué dimanche qu’il comprenait les peurs de cette dernière. «Je suis sûr que pour certains d’entre eux la perspective de l’arrivée de soldats russes restaurera leur confiance. Je l’espère vraiment», a-t-il dit. Alors que les hommes de la Kfor semblent avoir de plus en plus de mal à contenir la situation, les soldats italiens ont découvert le corps d’une femme dans le village serbe de Belo Polje (ouest), après que ce dernier eut été pillé et incendié dimanche par des Albanais. La mère de la victime, elle-même battue, a affirmé que sa fille – une handicapée mentale – avait été violée et tuée par deux Kosovars en uniforme. Des albanophones ont également incendié deux maisons à Pristina. Les Albanais accusent en effet les gitans d’avoir collaboré avec les Serbes pendant la guerre. Parallèlement, la Kfor n’a pas réussi à convaincre hier des familles serbes de se réinstaller dans leur village de Srpski Babus, situé à 15km au sud de Pristina. «C’est une épuration ethnique sous les auspices de l’Otan», n’a pas craint d’accuser le métropolite Amfilohije Radovic du monastère orthodoxe de Belo Polje. On estime qu’environ 50 000 Serbes ont fui le Kosovo par peur de représailles des hommes de l’Armée de libération du Kosovo (UCK). Dans le sens inverse, les réfugiés kosovars continuaient de revenir en masse. Environ 5 000 d’entre eux ont quitté la Macédoine ce week-end. Selon les autorités de Skopje, il ne reste plus qu’un tiers de 270 000 réfugiés arrivés au printemps.