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Actualités - CHRONOLOGIE

Procès Nivel Trois accusés accablés, le quatrième s'en sort bien

Les six premières semaines du procès Nivel à Essen (ouest), suspendu jusqu’au 14 juillet pour vacances judiciaires, ont fait ressortir l’implication de trois accusés dans l’agression du gendarme français, tandis que le quatrième s’en tire à bon compte. Les témoins successifs accablent massivement André Zawacki, soupçonné d’avoir violemment frappé Daniel Nivel à la tête avec son propulseur de grenades lacrymogènes, le 21 juin à Lens, en marge d’un match du Mondial de football. Plusieurs témoins identifient formellement ce hooligan de 28 ans, qui aurait cogné la victime «avec une violence inouïe», le laissant pour mort sur le bitume. Les deux autres accusés largement mis en cause sont Tobias Reifschlaeger, 24 ans, un hooligan de Hambourg fiché «violent», et Frank Renger, 31 ans, un fan endurci du club Schalke 04, marié et travaillant à Essen. Là encore, les témoignages se recoupent: Reifschlaeger a donné plusieurs coups de pied rageurs au gendarme, notamment à la tête – «comme dans un ballon de football». Idem pour Renger, bien qu’il ait dit s’être trouvé là presque par hasard. Le quatrième larron, Christopher Rauch, 24 ans, est pour l’instant épargné. Ce hooligan berlinois connu des services de police est le seul à ne figurer sur presque aucune des quelque quarante photos de l’agression prises par des amateurs. Il aurait tabassé Daniel Nivel avec un panneau publicitaire. Mais seul un témoin passé à la barre à Essen l’a formellement identifié. Les trois avocats de Rauch sont confiants. Lui aussi. Depuis l’ouverture du procès le 30 avril, il détonne, se produisant à chaque audience dans un costume trois pièces, cravaté, affublé de lunettes cerclées, et toisant l’assistance et les témoins d’un sourire ironique. Partisan de la thèse de l’erreur – «Ce n’était pas moi» –, Rauch est le seul à ne pas avoir adressé ses excuses à la famille Nivel. L’homme assiste en spectateur à son procès, échangeant sourires et clins d’œil avec son amie, dans les rangs du public. Pour l’instant, le seul témoignage clé livré de vive voix à la Cour d’assises d’Essen émane d’un Autrichien, Walter Sauer, un photographe amateur de 18 ans qui avait vendu ses clichés au quotidien populaire allemand Bild. Il a accablé les quatre accusés, les identifiant et livrant moult détails sur l’agression. Soudés, les neufs avocats des accusés comptaient réinviter le 15 juin ce témoin embarrassant pour l’interroger à leur tour. Mais ils se sont ravisés. Le pari est risqué: Sauer en a tellement vu qu’il pourrait livrer d’autres détails gênants. Il aurait dû y avoir trois autres témoignages d’importance : ceux de Daniel Kohl, un hooligan de Hanovre, de Nicolas Plassier, un Français de 24 ans, et du petit Mathieu, 10 ans. Le premier a refusé de déposer, faisant lui-même l’objet d’une procédure judiciaire. Le second a renoncé au dernier moment. L’enfant est venu mais, terrorisé, ne s’est plus souvenu de grand-chose. La loi du silence règne parmi les hooligans conviés à la barre. Ceux qui peuvent refuser de témoigner, étant eux-mêmes inculpés, le font. Les autres livrent des témoignages sans grand intérêt. Ils n’ont «rien vu de précis», ne se souviennent plus. Certains témoignages seront toutefois récupérés par une pirouette : en invitant les policiers qui avaient consigné les dépositions. À deux exceptions près, la défense est restée sur la réserve, concentrant ses salves sur un ancien arbitre qui s’emmêlait et sur un policier qui avait interrogé un suspect sans respecter les règles de l’art. «Pour la suite, nous avons d’intéressants témoins en poche», promet l’avocat d’un accusé. Alors que le procès virait au défilé paisible de témoins hésitants, la venue à Essen de Daniel Nivel et de son épouse mardi et mercredi a réintroduit un peu de solennité. «Il était temps», relevait l’un des avocats du gendarme.
Les six premières semaines du procès Nivel à Essen (ouest), suspendu jusqu’au 14 juillet pour vacances judiciaires, ont fait ressortir l’implication de trois accusés dans l’agression du gendarme français, tandis que le quatrième s’en tire à bon compte. Les témoins successifs accablent massivement André Zawacki, soupçonné d’avoir violemment frappé Daniel Nivel à la tête...