Régions - Un couvent des Soeurs de la Croix au coeur d'un caza déshérité Les religieuses de Chlifa apportent leur grain de sable au développement de Baalbeck-Hermel(photos)

Situé à dix-sept kilomètres de Baalbeck, le village de Chlifa abrite le couvent de la Fondation des Sœurs de la Croix, relevant de la congrégation des sœurs franciscaines de la Croix du Liban. Construit sur un terrain de quarante mille mètres carrés, le couvent est ouvert aux personnes du troisième âge et aux handicapés mentaux de toute la région. Des cours de couture et de broderie y sont également dispensés à l’intention des femmes de ce caza déshérité. Le couvent, qui doit être agrandi (une annexe sera ajoutée au bâtiment principal), est construit sur trois étages dont la superficie totale est de 4 700 mètres carrés. Actuellement seul le premier étage, ayant une capacité de 150 lits, est aménagé. Il accueille une vingtaine de handicapés mentaux venant de toute la région de Baalbeck. «Dans une quinzaine de jours, nous pourrons accueillir les personnes du troisième âge», indique sœur Hoda Hajj, supérieure du couvent de Chlifa. Et d’ajouter : «Nous espérons bientôt avoir une autorisation du ministère de la Santé qui nous permettra d’augmenter le nombre de lits», ajoute-t-elle. La congrégation s’est installée à Chlifa en 1989, en louant une maison. Plus tard, les religieuses ont acheté un terrain de vingt mille mètres carrés auxquels est venu s’ajouter un bien-fonds d’une superficie égale offert par les habitants du village. La première pierre sera posée en 1994, le bâtiment sera achevé en avril 1996. Pour la construction de l’annexe, la congrégation attend que les sommes nécessaires soient disponibles. Généralement, ce sont des sommes assurées par la congrégation, d’autres proviennent des dons de particuliers. La supérieure du couvent indique que «la fondation de Chlifa a été créée dans l’optique du fondateur de la congrégation, le vénérable père Jacques Kassab (1875-1954), qui avait pour mission d’aider les pauvres, les marginaux et tous les laissés-pour-compte de la société». Et d’ajouter que «le fondateur voulait que la congrégation puisse couvrir les régions périphériques du Liban, car les habitants de ces zones sont généralement les plus démunis». Atelier de broderie Elles sont actuellement cinq religieuses au couvent. Elles y ont aménagé un dispensaire ainsi qu’un atelier de couture et de broderie, qui sont ouverts à tous les habitants de la région «chrétiens et musulmans», souligne sœur Hoda Hajj. L’atelier de broderie et de couture a été choisi par le Programme des Nations unies pour le développement rural à Baalbeck-Hermel afin d’assurer des stages de formation. Sœur Nada Khoueiri, responsable de l’atelier, indique que «le couvent a commencé à dispenser des cours de couture et de broderie aux femmes de la région il y a quatre ans». Et d’ajouter que «c’est en 1998 que le Pnud nous a choisies pour donner des cours aux habitants». Est-ce que les femmes qui suivent des stages peuvent plus tard créer leur propre entreprise ? «Même si elles ne parviennent pas à ouvrir une entreprise, elles pourront confectionner leurs propres vêtements et s’assurer ainsi une sorte d’autosuffisance», dit-elle en soulignant que «certaines femmes de la région, qui ont appris la broderie il y a quatre ans, travaillent actuellement à exécuter les commandes privées confiées à l’atelier des Sœurs de la Croix de Chlifa». L’une des religieuses dispense des cours de catéchisme dans une école publique du village. Les Sœurs de la Croix, respectant la mission du fondateur de la congrégation, participent ainsi, dans une région qui manque de tout, à améliorer la vie quotidienne des habitants.