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Actualités - CHRONOLOGIE

Massacre de Saïda - Black-out total sur l'enquête Trois responsables des FSI placés en garde à vue

Le secret le plus total entoure l’enquête sur l’assassinat des quatre juges au Palais de justice de Saïda, donnant ainsi libre cours aux spéculations les plus diverses concernant les mobiles et l’identité des assassins. Aucun détail ne filtre sur l’évolution des investigations préliminaires au moment où les autorités accélèrent le rythme pour lancer la procédure judiciaire officielle et pour traiter le dossier de la sécurité des Palais de justice à Saïda et partout dans le pays. Sur ce dernier plan, les autorités n’y sont pas allées de main molle : moins de vingt-quatre heures après avoir été remplacé à son poste de commandant de la place, le général des FSI Fadi Madi a été placé en garde à vue pour négligence. Auparavant, ce sont les chefs de la compagnie et de la section des FSI à Saïda, les commandants Naji Moulaeb et Tarek Abdallah, qui avaient été mis en garde à vue pour la même raison après avoir été entendus par les enquêteurs du tribunal militaire. Leur dossier est aux mains du parquet militaire alors que celui du massacre de Saïda est pris en charge par la Cour de cassation après avoir été déféré par le Conseil des ministres devant la Cour de justice. L’interpellation des trois officiers a été passée sous silence. Aucun média n’en a fait état hier. Idem pour l’enquête sur le massacre des juges Hassan Osman, Walid Harmouche, Imad Chéhab et Assem Abou Daher. Selon des sources judiciaires, cette enquête progresse. Mais on n’en dit pas plus. «Les enquêteurs ont pu réunir des informations, mais rien n’est encore confirmé», selon les mêmes sources. Les renseignements officiels s’arrêtent là. Par contre, les informations officieuses et les rumeurs vont bon train. L’une d’elles est particulièrement intéressante : un témoin aurait reconnu dans les portraits robots des deux terroristes qui ont abattu les juges, mardi, deux hommes qui auraient assisté, il y a quelques semaines, à deux audiences du tribunal. Les deux sont barbus et faisaient partie du public dans une salle du tribunal. Les agents de garde les auraient trouvés louches et, plus tard, tenté de les faire sortir, mais un magistrat les en aurait empêchés en expliquant aux agents qu’ils font partie du public. Une dizaine de jours plus tard, les deux auraient été vus à l’extérieur de la salle du tribunal assistant, à partir d’une fenêtre, à une autre audience. Interrogée par L’Orient-Le Jour, une source judiciaire a démenti ces informations, précisant que le juge d’instruction Tannous Mechleb avait assuré qu’elles étaient sans fondement. M. Mechleb avait été chargé de l’enquête avant que le Conseil supérieur de la magistrature ne la confie à M. Raymond Oueydate, juge d’instruction de Beyrouth. M. Mechleb a remis hier son dossier au procureur général près la Cour de cassation, M. Adnane Addoum, qui engagera lundi des poursuites contre inconnu. Entre-temps, le parquet de la Cour de cassation a demandé au commissaire du gouvernement près le tribunal militaire, M. Nasri Lahoud, de se déclarer incompétent et de lui remettre le dossier qu’il a constitué. Auparavant, M. Addoum avait présidé une réunion des procureurs généraux des six mohafazats pour examiner avec eux un plan permanent de sécurité dans les Palais de justice. Le plan envisagé devrait être remis au ministre de l’Intérieur, M. Michel Murr, afin qu’il le soumette pour débat au Conseil central de sécurité qui se réunira mardi. La réunion s’est tenue en présence des juges Walid Eido (Liban-Nord), Jamil Bayram (Liban-Sud), Joseph Khalil (Békaa), Ghassan Rabah (Nabatiyé), Chucri Sader (Mont-Liban), Abdallah Bitar (Beyrouth), Nasri Lahoud, Khalil Rahhal, procureur général financier, et Samir Hajj, avocat général à Baalbeck.
Le secret le plus total entoure l’enquête sur l’assassinat des quatre juges au Palais de justice de Saïda, donnant ainsi libre cours aux spéculations les plus diverses concernant les mobiles et l’identité des assassins. Aucun détail ne filtre sur l’évolution des investigations préliminaires au moment où les autorités accélèrent le rythme pour lancer la procédure judiciaire...