Le G8 endosse les habits de bâtisseur de paix

Les pays du G8 ont endossé hier, à Cologne, les habits de promoteurs de paix, en adoptant un pacte de stabilité dans les Balkans, établissant les principes d’une sorte de plan Marshall pour la reconstruction et la démocratisation du Sud-Est européen. Ce pacte vise à créer les conditions d’une paix durable dans la région, à travers «la démocratisation, le respect des droits de l’homme et la prospérité économique», selon le texte diffusé à Cologne. «Le pacte de stabilité signifie que l’histoire à succès de l’intégration de l’Europe occidentale devrait être reproduite dans le Sud-Est de l’Europe», a souligné le ministre allemand des Affaires étrangères Joschka Fischer au nom de la présidence du G8. «Maintenant, on passe à un autre rôle, celui des bâtisseurs de paix», lançait, euphorique, le ministre français des Affaires étrangères Hubert Védrine. Et aux discussions d’argent. La secrétaire d’État américaine, Madeleine Albright, réclamait déjà jeudi une répartition des fardeaux. Les États-Unis ont supporté «l’essentiel du poids de la guerre», à l’Europe d’assumer sa part des réparations. Le président Bill Clinton a abondé dans ce sens le même jour : «Je m’attendrais à ce que la plupart de l’argent vienne de l’Europe parce que les coûts de cette campagne, la campagne aérienne, ont été assumés par les États-Unis», a dit M. Clinton. Le pacte promet une aide financière à la reconstruction, dont les modalités seront définies lors d’une conférence des donateurs à tenir «le plus rapidement possible». Il esquisse des perspectives d’intégration aux «structures euro-atlantiques» que sont l’UE et l’Otan, afin d’inciter les pays de la région à la démocratisation et à la modernisation de leurs économies. Il est aussi ouvert à la République fédérale de Yougoslavie, à partir du moment où Belgrade respectera les engagements des pays signataires en matière notamment de droits de l’homme et de coopération avec les États voisins.