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Actualités - ANALYSE

La loi électorale se fait toujours attendre

Après les projets sur la décentralisation, les municipalités et les naturalisations présentés par M. Michel Murr, la question de la nouvelle loi électorale revient sur le tapis. On attendait en effet du gouvernement qu’il portât son effort sur ce point plutôt que sur le reste. Car il y a en quelque sorte urgence : les prochaines législatives ont lieu dans un an et il faut des mois pour le débat préparatoire et autant pour la campagne électorale. Selon une source parlementaire, «l’Assemblée nationale ne sera probablement saisie du projet de loi électorale que vers la fin de l’année en cours ou au début de l’an prochain. Car nous allons être occupés d’ici là par les budgets : celui de 1999, abordé avec six mois de retard, et celui de l’an 2000 qui devrait normalement être transmis à la Chambre en octobre prochain. Il y aurait parallèlement à étudier les projets déjà prêts que M. Murr vient de rendre publics sur la décentralisation, etc». «Aussi, prévoit cet influent député, tout permet de croire que nous n’allons pas discuter du nouveau code électoral avant la session de mars de l’an 2000. La date des élections peut être fixée à l’automne de l’an prochain mais évidemment pas plus tard. Et alors, il n’y aurait plus entre la promulgation de la loi et le scrutin qu’un battement de six mois au maximum. Ce qui est insuffisant en principe pour que l’opinion ainsi que les candidats s’adaptent bien au nouveau schéma directeur. Il risque, dès lors, d’y avoir beaucoup de dérapages, de bavures et d’injustices. Car seuls les postulants qui ont financièrement les reins solides pourront mener efficacement campagne, dans un climat de sous-information forcée du public et de précipitation». Sur le plan pratique, la commission ministérielle qui doit élaborer le code attend pour commencer ses travaux les conclusions de son rapporteur, M. Issam Naaman, qui a été chargé d’effectuer un large tour de table des forces politiques locales, pour recueillir les avis et en effectuer la synthèse. Le pouvoir a en effet estimé que le code électoral devrait être le fruit d’un consensus national. Mais c’est sans doute là une approche utopique, dans ce sens que les positions des uns et des autres sont notoirement inconciliables sur des points essentiels comme le volume des circonscriptions, grandes ou petites. Aussi le député cité plus haut pense que «cette histoire de dialogue général, nonobstant les bonnes intentions qu’elle révèle, peut être interprétée comme une tactique visant à gagner du temps. Inévitablement en effet, le pouvoir devra faire ses propres choix, car la synthèse des différents avis du secteur politique privé est impossible à effectuer. L’accusation d’atermoiement délibéré se fonde sur le fait que les dirigeants n’ont jamais caché qu’ils ont leurs propres options. En dehors des principes généraux d’égalité, d’équilibre, de régularité du scrutin et de représentativité qu’ils soutiennent, ils se sont déjà prononcés pour la circonscription élargie soi-disant au nom du brassage contre la circonscription unique ou le caza. Bien que cette dernière formule soit défendue par une large frange de forces socio-politiques». Pour sa part, un ministre apporte cependant les nuances suivantes : à l’en croire, «la plupart des membres du Cabinet sont favorables à la division en deux ou même en trois circonscriptions du mohafazat, ce qui se rapprocherait de la formule du caza. Le problème est qu’il faudra que le découpage soit le même pour toutes les parties du pays. Pourra-t-on alors faire exception pour Beyrouth, en tant que capitale ?» Le président Nabih Berry, quant à lui, lie la division du mohafazat du Sud au fractionnement de Beyrouth, la règle de l’égalité ne souffrant à ses yeux aucune dérogation. Si la ville n’est pas divisée, le Sud ne devrait pas l’être estime-t-il, en n’excluant pas que, comme solution, on en reste partout à la formule du mohafazat. Du côté de l’est, les rencontres d’Antélias, qui ont chargé Mgr Youssef Béchara d’élaborer un document de travail, doivent en principe en remettre les conclusions lundi prochain au patriarche Sfeir.
Après les projets sur la décentralisation, les municipalités et les naturalisations présentés par M. Michel Murr, la question de la nouvelle loi électorale revient sur le tapis. On attendait en effet du gouvernement qu’il portât son effort sur ce point plutôt que sur le reste. Car il y a en quelque sorte urgence : les prochaines législatives ont lieu dans un an et il faut des mois pour...