Liban-sud L'ALS plaide pour un gouvernement autonome dans la région occupée

Des miliciens de l’Armée du Liban-Sud ont appelé Israël hier à établir un gouvernement autonome au Liban-Sud avant de mettre un terme à son occupation militaire de la région. «Israël devrait permettre à la population locale du Liban-Sud d’établir une forme intérimaire de gouvernement local», a affirmé Charbel Barakat, un responsable des relations extérieures de l’ALS. Barakat et d’autres membres de l’ALS sont arrivés cette semaine en Israël pour plaider leur projet d’autonomie. Le nouveau Premier ministre élu d’Israël, M. Ehud Barak, qui doit entrer en fonctions début juillet au plus tard, a promis de retirer d’ici un an maximum les troupes d’occupation israéliennes du Liban. Selon Barakat, un tel retrait exposerait les quelque 3 000 miliciens de l’ALS à des «persécutions» de la part des autorités libanaises ou du Hezbollah. C’est pourquoi, d’après lui, une certaine autonomie du Liban-Sud devrait être mise en place. «Nous sommes comme les Kosovars, nous luttons pour nos droits légitimes et nous sommes en quête d’un soutien international afin d’éviter un désastre humain», a-t-il dit. «Afin d’assurer une transition pacifique, Israël doit nous prendre en compte pendant les négociations de paix avec la Syrie», a ajouté Barakat. La délégation de l’ALS n’a pas de rendez-vous prévu avec des membres du gouvernement israélien sortant ou de l’entourage de M. Barak. Mais elle doit participer à une série de réunions publiques pour essayer de persuader l’opinion israélienne de ne pas «lâcher» l’ALS en cas de retrait du Liban. Contrairement à Israël qui souhaite que l’armée libanaise prenne en charge les régions évacuées, l’ALS ne veut pas d’une restauration de l’autorité du gouvernement central sur le Sud et souhaite une autonomie locale. «Lorsque nous avons évacué Jezzine, nous avons vu l’armée libanaise combler le vide. Nous ne pouvons pas laisser un tel schéma se reproduire dans le Sud», a affirmé M. Barakat.