Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Jezzine - Le ministre de la Justice s'est rendu hier dans la ville Chaoul : un jugement équitable pour les repentis(photo)

Après le président du Conseil puis le chef de l’État, c’était hier le tour du ministre de la Justice Joseph Chaoul de se rendre à Jezzine à la tête d’une délégation de magistrats. Sa visite, à l’heure où les anciens miliciens de l’ALS se rendent discrètement à la justice libanaise, revêt une grande importance. En effet, dimanche, une rumeur avait circulé dans la ville retrouvée, refroidissant les bonnes dispositions des «repentis». On avait ainsi dit qu’après un bref interrogatoire devant les services de renseignements libanais, les miliciens seraient entendus par les renseignements syriens. Comment est née cette rumeur ? Nul ne le sait. Ce qui est sûr, c’est que les anciens membres de l’ALS, déjà inquiets pour leur avenir, n’en menaient pas large. C’est donc pour leur affirmer, ainsi qu’à tous les habitants des localités évacuées, que seule la justice libanaise décidera de leur sort, en étudiant chaque cas séparément afin de tenir compte des circonstances particulières de chacun, que M. Chaoul s’est rendu hier à Jezzine, accompagné de juges militaires et du procureur près la Cour d’appel du Liban-Sud. Le ministre a tenu une réunion au siège de la municipalité de Jezzine. Devant des interlocuteurs attentifs, notamment le député Nadim Salem et l’ancien député et ministre Edmond Rizk, ainsi que le caïmacam Nabil Hammoud, il a prononcé une brève allocution à la fois ferme et claire. Il a ainsi assuré à ses interlocuteurs que les juges qui étudieront les dossiers des «repentis» prononceront leur verdict en tenant compte de chaque cas séparément, loin de toute influence ou interférence. «Soyez rassurés, a dit M. Chaoul, je vous garantis qu’ils auront, le cas échéant, des procès équitables.» Jezzine, qui, pendant plus de 15 ans, était pratiquement hors la loi, retrouve ainsi les institutions légales, dans l’espoir que l’autorité judiciaire soit à la hauteur des espoirs mis en elle. C’est pourquoi la visite du ministre Chaoul est plus que symbolique : elle est révélatrice de la détermination des responsables à appliquer la loi de façon à la fois équitable et humaine. Elle vise aussi à dissiper toutes les appréhensions au sujet des interrogatoires auxquels seraient soumis les «repentis». La déclaration de Mofaz Rappelons enfin que selon le supérieur du couvent de Machmouché, le père Boulos Khawand, plus de la moitié des 203 miliciens se sont déjà rendus aux barrages de Kfarfalous, Bisri et Bater. La centaine de «repentis» auraient été ensuite acheminés au siège des services de renseignements de l’armée, à Saïda, où l’officier responsable les aurait très aimablement reçus. D’ailleurs, jusqu’à hier, trois d’entre eux ont été relâchés et sont retournés à Jezzine…Ce qui devrait encourager la centaine restante, qui hésite encore, à accélérer leur reddition, afin que leur affaire puisse passer à l’étape ultérieure. Selon le père Khawand, c’est ce soir que devrait se terminer «la reddition» qui s’effectue toujours par petits groupes ou individuellement, dans la plus grande discrétion. Pourtant, comme pour jeter de l’huile sur le feu et susciter une nouvelle polémique, le chef d’état-major israélien Shaoul Mofaz a annoncé hier qu’Israël compte octroyer des primes de plusieurs milliers de dollars aux miliciens de l’ALS qui ont choisi de rester à Jezzine. À l’heure où ceux-ci souhaitent couper les ponts avec l’État hébreu et alors que la plupart d’entre eux n’ont pas encore touché les indemnités dues et promises, une telle déclaration n’est pas innocente… C’est comme si Israël cherchait à relancer la polémique interne sur le sort de ces jeunes gens. Rappelons à ce sujet que l’ALS tient désormais le barrage de Dhour Aramta, à deux kilomètres de la localité de Kfarhouné, contrôlant ainsi les entrées et sorties dans la bande frontalière occupée. Mais les autorités libanaises n’ont dressé aucun barrage de contrôle du côté de la zone évacuée. Les premiers barrages de l’armée sont restés à Bater et à Kfarfalous, faisant de Jezzine et de ses environs une sorte de no man’s land … Signalons sur un autre plan que le mohafez du Liban-Sud Fayçal Sayegh a tenu hier une réunion au sérail de Saïda qui sera suivie d’une autre, mercredi au sérail de Jezzine, afin d’étudier les besoins de la région en matière de services publics. Les réparations devraient donc être rapidement mises en chantier.
Après le président du Conseil puis le chef de l’État, c’était hier le tour du ministre de la Justice Joseph Chaoul de se rendre à Jezzine à la tête d’une délégation de magistrats. Sa visite, à l’heure où les anciens miliciens de l’ALS se rendent discrètement à la justice libanaise, revêt une grande importance. En effet, dimanche, une rumeur avait circulé dans...