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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Colloque - Les conférences sur les risques universitaires Messarra met en garde contre le cloisonnement communautaire (photo)

Le Groupement international des secrétaires généraux des universités francophones (GISGUF) a poursuivi hier à l’université de Balamand et à l’Université Saint-Esprit Kaslik les travaux de son douzième colloque international au Liban sur le thème : “Les risques de l’université – Les risques à l’Université”. Rappelons que plus de cent secrétaires généraux d’universités et des universitaires venant de plus de quinze pays francophones participent à ce colloque organisé par l’USJ sous le patronage du ministre de la Culture et de l’Enseignement supérieur, Mohammed Youssef Beydoun. Les interventions et les débats d’hier ont été centrés sur les risques de cloisonnement et de compétition interuniversitaires et les risques techniques et professionnels (incendies, grèves, appareillages…). Ont pris la parole à cette occasion, des secrétaires généraux et des chercheurs de Côte d’Ivoire, Suisse, Cameroun, France, Canada, Tunisie, Gabon et Liban, respectivement Julia Badia-Detiengne, Pierre Barraud, Luc Ziegler, Jean-Claude Muller, Michel Lesperance, Michel Quimper, Ameur Ismail et Antoine Messarra. À l’université de Balamand, M. Messarra a abordé dans son allocution «les risques de cloisonnement», au nombre de trois : «Le cloisonnement communautaire, le cloisonnement de la recherche et le cloisonnement des disciplines et filières». Dans le cadre du «cloisonnement communautaire», M. Messarra a souligné que «les ingérences politiques dans les désignations au sein d’une université (…) officielle plonge l’institution dans un climat de jeu de pouvoir où les questions les plus étrangères apparemment à la politique deviennent des enjeux politiques, donnant ainsi aux étudiants, (…) une image fort sectaire du pouvoir et de la politique dite nationale. Des enseignants, subordonnés à des politiciens auxquels ils doivent leur désignation, leur position académique et même leur désignation à de hauts grades universitaires en infraction aux normes académiques, donnent à l’institution une coloration confessionnelle de fait», a-t-il ajouté. M. Messarra a relevé d’autre part que «ce n’est ni l’appellation de l’université, ni la composition communautaire dominante de sa population estudiantine qui constituent les indicateurs exclusifs de communautarisation». Il a cité, à titre d’exemple, l’Université St-Joseph qui, tout au long de la guerre au Liban, s’est acharnée à «maintenir le campus à la rue de Damas et à le restaurer à plusieurs reprises, en tant que symbole de convivialité et de résistance civile». Selon M. Messarra, la solution au cloisonnement communautaire ne consiste pas seulement à mélanger «matériellement les étudiants dans un même bâtiment». Il a ainsi mis en garde contre «l’idéologie de l’intégration (Insihâr)», «incompatible, non seulement avec la Constitution libanaise, mais aussi avec les traditions culturelles libérales du Liban». Et de constater que «cette idéologie a été source d’affrontements estudiantins, là surtout où le mélange communautaire est perçu comme forcé, artificiel et non véritablement vécu et assumé». M. Messarra a donné dans ce contexte un exemple significatif, celui de l’Union nationale des universitaires libanais qui «fut la première organisation à se fragmenter dans les années 70 à cause des clivages idéologiques des étudiants». Et de conclure: «La vocation de l’université du troisième millénaire est de cultiver l’intelligence plurielle, faite d’ouverture, d’acceptation des différences, de dialogue constant et de synthèse, dans un monde globalisé et qui, en même temps, connaît une résurgence des phénomènes nationalistes, communautaires et identitaires».
Le Groupement international des secrétaires généraux des universités francophones (GISGUF) a poursuivi hier à l’université de Balamand et à l’Université Saint-Esprit Kaslik les travaux de son douzième colloque international au Liban sur le thème : “Les risques de l’université – Les risques à l’Université”. Rappelons que plus de cent secrétaires généraux...