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Actualités - CHRONOLOGIE

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La guerre de l’Otan en Yougoslavie entre mercredi dans sa septième semaine, alors qu’un vent d’optimisme pour une paix prochaine semble avoir remplacé au siège de l’Alliance une période de doutes sur l’efficacité de la campagne aérienne, lancée le 24 mars dans l’improvisation. En dépit de la poursuite ininterrompue d’opérations de nettoyage ethnique au Kosovo par les forces serbes, qui ont redoublé d’intensité au cours des derniers jours parallèlement à une multiplication des raids aériens, les Alliés apparaissent sûrs de leur réussite avec le seul recours à l’arme aérienne. Le président yougoslave Slobodan Milosevic «va résister peu de temps», vient ainsi d’assurer le secrétaire général de l’Otan, Javier Solana, tandis que les États-Unis et la Grande-Bretagne évoquent de plus en plus l’idée d’une «pause» dans les raids, dès que Belgrade aura commencé le retrait de ses troupes du Kosovo. Apparemment moins optimiste, le chef d’État français Jacques Chirac a estimé qu’il ne fallait faire «aucune confiance aujourd’hui aux autorités de Belgrade». De fait, Slobodan Milosevic n’a en rien cédé jusqu’à présent face aux cinq exigences internationales: arrêt des violences, retrait des forces serbes du Kosovo, accord pour une force militaire internationale, retour des réfugiés et participation à une solution politique au Kosovo. «Il y a quelques signaux positifs de Belgrade, un activisme diplomatique russe et une météorologie favorable» aux raids, résume sous couvert d’anonymat un responsable au siège de l’Alliance, en soulignant l’importance de ce dernier point. «L’hiver est toujours une contrainte, pour Napoléon, Hitler ou l’Otan». «Mais, prudence, prudence. Milosevic reste imprévisible», ajoute-t-il aussitôt, en reconnaissant que «politiquement, l’Alliance ne peut pas perdre». «La victoire est inéluctable, mais quand, personne n’en sait rien», affirme-t-il. Toujours gratifiés de consignes très strictes et sans précédent dans un conflit – voler en sécurité au-dessus de 5 000 mètres et limiter les pertes civiles parmi la population –, les militaires ont mené des raids intenses ces derniers jours. Ils visent toujours des objectifs militaires (quartiers généraux, postes de commandement, bases aériennes...) mais s’enhardissent de plus en plus à attaquer des ponts, des bâtiments publics à Belgrade, des télévisions, au besoin avec de nouvelles armes, combinant destructions et pression psychologique. Dans la guerre, la chance est jusqu’à présent plutôt du côté de l’Otan. Avec près d’un millier d’aéronefs engagés, les pertes ont été jusqu’ici réduites (trois avions et un hélicoptère détruits). Aucun pilote n’a été capturé ou tué. «Tribut à payer pour un conflit qui n’est ni une guerre des boutons, ni une guerre vidéo», les «bavures» reconnues par l’Otan (six jusqu’à aujourd’hui ayant fait au moins 227 morts civils selon les décomptes de Belgrade pour ces cas précis) sont «impossibles à éviter», assure-t-on à l’Otan. Pendant la guerre du Golfe contre l’Irak, en 1991, l’offensive aérienne avait duré 42 jours, avant 4 jours d’intervention terrestre. Mercredi coïncide avec ce 42e jour pour les bombardements de l’Otan en Yougoslavie. Mais il n’est toujours pas question d’une invasion terrestre, une idée plus ou moins soutenue par les opinions publiques. Alors que des réfugiés continuent d’affluer en Macédoine et Albanie, et que la situation des personnes déplacées dans la province semble être catastrophique, les 19 membres de l’Otan continuent d’écarter l’idée d’une guerre terrestre, au risque de se le voir reprocher un jour si un désastre humanitaire est découvert au Kosovo. «17 pays contre 2 – les États-Unis et la Grande-Bretagne – refusent de s’engager» jusqu’à présent dans une telle direction, qui pourrait entraîner la chute de gouvernements (Allemagne, Italie, France), selon un diplomate européen.
La guerre de l’Otan en Yougoslavie entre mercredi dans sa septième semaine, alors qu’un vent d’optimisme pour une paix prochaine semble avoir remplacé au siège de l’Alliance une période de doutes sur l’efficacité de la campagne aérienne, lancée le 24 mars dans l’improvisation. En dépit de la poursuite ininterrompue d’opérations de nettoyage ethnique au Kosovo par les forces...