Haute couture - Dîner de gala à la Résidence des pins au profit de la Croix-Rouge libanaise L'élégance parisienne signée par cinq créateurs (photos)

Près de 400 personnes ont assisté au défilé de haute couture organisé à la Résidence des pins au profit de la Croix-Rouge libanaise. Sous le signe de la célébration de Paris et de sa tradition d’élégance, cinq des plus célèbres maisons de couture ont donné à voir soixante créations. Des mannequins de Jean-Paul Gaultier, Thierry Mugler, Emmanuel Ungaro, Christian Lacroix et Christian Dior ont défilé en plein air dans les jardins de la somptueuse résidence des ambassadeurs de France. Fait assez rare, les grands couturiers avaient accepté, pour l’occasion, de présenter ensemble leurs créations, une douzaine pour chaque maison. Dans l’imposante demeure de style ottoman, les salons avaient été transformés en hall d’exposition des grandes marques françaises d’arts de la table. Rappelons que cette manifestation a été organisée par la société MD international. La direction artistique était signée Bernard Trux. La décoration et la régie ont été confiées à Belloir et Jallot. Pour redonner au marché de la mode française une place prépondérante grignotée depuis peu par l’axe Milan-New York, la haute couture française a ouvert ses rangs à deux créateurs d’avant-garde : Jean-Paul Gaultier et Thierry Mugler. Potion magique pour rajeunir la haute couture ? En tout cas, la formule marche. Et le public libanais semble être d’accord. Dans la collection printemps-été 1999 du club des cinq, chaque robe est un manifeste. La couleur règne, la couleur éclate. Dans tous les cas, escarpins coordonnés obligatoires. Il y a là une recherche de la pureté des lignes, raffinement des détails et classicisme de tenues au tombé parfait. Contrairement aux défilés de prêt-à-porter, la haute couture est une expression de la personnalité du couturier. Force est de constater que les cinq protagonistes ont tenu compte de l’importance du millénaire. – L’élégance de Dior a pris un air surréaliste sous la direction de John Galliano. Motifs géométriques associant les trois couleurs phares de la collection : rouge, noir et blanc. On remarque un déplacement des centres de gravité de la silhouette. La taille s’efface au profit du col, les bijoux sont immenses, les jupes sont plissées comme des feuilles de papier. Il y avait également des tailleurs styles Mao. – Emmanuel Ungaro a présenté une collection où l’on reconnaît ses options de toujours : mariage des genres et des textures. Les mannequins ont donné l’image d’une fille préraphaélite, modernisée par des transparences, des dentelles impalpables et des coups d’audace sexy à l’italienne. Un ravissement pour duchesse de Guermantes à la veille de l’an 2000. – Sous des spotlights rose fuchsia, les créations de Christian Lacroix s’enflamment. Impressions psychédéliques et dentelles dorées scintillantes. C’est le mariage des couleurs les plus inattendues. Taffetas pistache et parme ou rose, vert, orange et noir. Mugler voit la vie en rose. L’enfant terrible de la mode parisienne a surpris l’assistance par des créations pas trop extravagantes. Il y avait même une robe smoking très Saint-Laurent. Et cette fameuse robe-jupon rose portée récemment par l’actrice Catherine Zeta Jones sur le tapis rouge de Cannes. – Les insolentes de Jean-Paul Gaultier en veston drapé ou décolleté profond. Clou de la collection : une robe en jeans avec jupe houppette en plumes d’autruche frisées. Dans toutes ces collections, une féminité virtuose règne. Adoucie en nuances et drapés. Des robes lianes, avec les fentes, les asymétries et les transparences. Des moments de beauté, d’imagination et de luxe…