Des projets multiples

Le projet de tri des déchets et de recyclage n’est pas le seul cheval de bataille du Comité pour la protection de l’environnement de Bécharré. Les membres de l’association écologique s’occupent aussi de reboisement, de la promotion de sacs de provisions en tissu pour réduire l’utilisation du nylon, de campagnes éducatives dans les écoles et d’une salle d’exposition pour produits naturels et artisanaux. Protéger les espaces verts et les animaux sauvages a été la première occupation réelle du Comité. Il a contribué à réduire la chasse même avant que celle-ci ne soit interdite par le gouvernement. Mais la protection a semblé insuffisante sans le reboisement pour restituer des espaces verts. Le Comité a alors aménagé une pépinière spécialisée en cèdres et en genévriers. Le financement a été assuré par Mme Désirée Aziz, qui a fondé à Paris le Comité international de sauvegarde du cèdre du Liban (CISCL). «Nous distribuons 5 000 cèdres par an à tous les villages libanais, dit le Dr Youssef Tok. Le projet a été appelé “la route du cèdre”. Tous les cèdres ne survivent pas parce que cet arbre a surtout besoin de conditions adéquates. Il n’atteint un stade mûr qu’après plusieurs années, ce qui le rend vulnérable». Le second projet était celui de la promotion d’un sac de provisions. Ces sacs en tissu ou en plastique dur réutilisables, sur lesquels sont imprimés des logos écologiques, devaient remplacer pour le consommateur les sacs en nylon, «véritables ennemis de l’environnement», selon le Dr Tok. En effet, il explique que le nylon, difficilement recyclable, n’est pas biodégradable. Cette initiative a été financée par l’ambassade du Canada, mais elle n’a connu qu’un succès modeste auprès d’une population qui se départit difficilement de ses habitudes. «Pour avoir un impact plus profond sur les gens, dit le Dr Tok, cette campagne devait reposer sur une action à trois niveaux : une circulation plus efficace de l’information, un contrôle et une taxe sur les sacs en nylon (mesure dissuasive). Ce qui se passe avec nous, c’est qu’on finit par prêcher les convertis. Les autres ne changent pas de comportement». Ces sacs étaient soit distribués, soit vendus au prix de revient. Par ailleurs, des campagnes sur la protection de l’environnement ont été menées dans les écoles depuis 1991 (à Bécharré et ailleurs). Actuellement, le projet se ralentit parce que les programmes scolaires prévoient dorénavant cette discipline. Commentant les résultats, le Dr Tok dit : «Ces campagnes étaient très réussies auprès des enfants parce que la matière est pratique et les intéresse. Mais s’ils sont dorénavant plus éveillés, leur comportement est resté inchangé et leurs réflexes sont les mêmes». Le dernier projet en date du Comité est l’aménagement d’une salle d’exposition permanente d’articles naturels et artisanaux. Le projet a démarré depuis six mois et connaît actuellement une relance et une amélioration. Il a été réalisé en collaboration avec Paul Abi Rached, environnementaliste. Il devra comporter dans l’avenir un centre d’information et d’écotourisme.