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Actualités - ANALYSE

Sécurité Un système socio-juridique à revoir

Il y a eu les assassinats de bijoutiers, de commerçants, de propriétaires de débits de boissons alcoolisées. Des crimes crapuleux ou de fanatiques qui ont entraîné une forte levée de boucliers. Puis des mesures ont été prises, des patrouilles organisées à un rythme plus fréquent, suivant des itinéraires mieux étudiés et la psychose s’est dissipée. Mais devant l’enfance torturée, comme la petite bonne de Tripoli ou violée et assassinée comme le petit Ahmed Sidaoui, également à Tripoli, on reste sans voix. La foule a failli lyncher le tueur. Mais ce n’est évidemment pas une solution. Aussi la réaction première est-elle qu’il faut renforcer la protection de la société, de ses enfants, par une législation plus sévère. Certes, on ne peut pas faire plus que prévoir la peine capitale. Mais cette sanction ne s’applique qu’à des cas extrêmes qui pourraient ne pas se produire si, au-dessous, si l’on peut dire, les autres dispositions graduées étaient renforcées d’un bon cran chacune. Et, d’autre part, ce n’est que par vagues émotionnelles que le pouvoir précédent a fait appliquer la peine capitale dont l’exemplarité (si tant est que ce facteur a une portée quelconque) s’en est trouvée altérée. Car les criminels en puissance constatent que si certains de leurs prédécesseurs ont eu droit à la corde au cou, d’autres – les plus nombreux – y ont échappé. Au-delà des mécanismes répressifs, même les gens de loi reconnaissent aujourd’hui la nécessité absolue d’un meilleur traitement préventif et la prééminence du social dans ce domaine. Dans un pays à l’économie chancelante, la sécurité se dégrade automatiquement et la criminalité atteint des taux alarmants, notent les spécialistes. Mais en attendant que les distingués économistes du Cabinet redressent la barre, il faut, ajoutent ces sources, des institutions psychosociales spécialisées qui noyautent les couches défavorisées pour les aider et empêcher les jeunes de glisser sur la pente fatale. Toujours est-il que, précédant les conclusions de l’enquête, l’opinion publique a de suite pensé que l’auteur d’un crime aussi abject que celui du port de Tripoli ne peut pas être mentalement sain. D’où la remarque que ces cas dangereux doivent être dépistés et suivis. À l’exemple d’établissements privés, ajoute-t-on, les écoles publiques devraient elles aussi bénéficier du concours de psychologues et de sociologues spécialisés. Les politiciens pour leur part ne s’aventurent pas beaucoup dans ces eaux médico-sociales qu’ils connaissent mal. «Avant que de nous parler modernisme scientiste, bougonne l’un d’eux, qu’on regarde un peu du côté de la police au sens général du terme et de l’application de la loi. Une bonne police, bien informée et bien outillée, suffirait à prévenir, à empêcher 80 % des crimes. Une stricte application des lois et des règlements en vigueur, depuis la contravention jusqu’à la peine capitale, doucherait beaucoup les mauvais sujets. Si la population constate de visu qu’il n’y a plus moyen de biaiser, qu’il n’y a plus de petits arrangements avec la loi, cela ira tout de suite mieux. Et que les bonshommes qui appartiennent aux services de l’État cessent pour commencer de transgresser le code de la route et paient leur électricité. Qu’on en radie donc quelques-uns pour l’exemple…C’est comme cela que commence la protection des faibles». Ce député rappelle que le chef de l’État a tenu à se mettre lui-même au-dessous de la loi et il ajoute que «l’exemple, comme toujours, tarde à être suivi. Car les fraudeurs, les frimeurs, les racketteurs continuent à sévir à divers niveaux. Il est temps d’y mettre un terme et le pouvoir devrait sévir sans tarder».
Il y a eu les assassinats de bijoutiers, de commerçants, de propriétaires de débits de boissons alcoolisées. Des crimes crapuleux ou de fanatiques qui ont entraîné une forte levée de boucliers. Puis des mesures ont été prises, des patrouilles organisées à un rythme plus fréquent, suivant des itinéraires mieux étudiés et la psychose s’est dissipée. Mais devant...