Yougoslavie - Les Pays-Bas et la Grèce réclament une pause dans les bombardements L'alliance divisée sur la stratégie

Au troisième mois d’opérations contre le régime yougoslave, les pays de l’Otan n’arrivent plus à dissimuler leurs divergences, de plus en plus marquées, sur la question d’une éventuelle offensive terrestre au Kosovo et sur celle d’une pause dans les bombardements. Ainsi, les Pays-Bas, la Grèce et la République tchèque ont ajouté leurs voix à celle de l’Italie pour demander une interruption des raids aériens contre la République fédérale de Yougoslavie. Une période de répit qui devrait «ouvrir la voie à l’adoption d’une résolution par le Conseil de sécurité» de l’Onu, selon le chef de la diplomatie néerlandaise Jozias Van Aartsen. Cependant face aux partisans de l’ouverture, le Royaume-Uni continue de plaider sans relâche pour une offensive plus large. Les autorités britanniques ne veulent pas écarter l’option terrestre, soutenues en ce sens par le président américain Bill Clinton qui «ne doute pas de la victoire». Mais les Alliés sont confrontés à une urgence. Leur objectif, politiquement très sensible et très symbolique, de ramener dans leurs maisons les quelque 950 000 réfugiés albanais du Kosovo, doit être réalisé très rapidement, si possible avant l’hiver. Pourtant à 62 jours du début des frappes, l’Otan a reconnu que ses raids (25 000 sorties aériennes et 14 000 bombes) n’avaient pas entraîné le moindre retrait des forces yougoslaves du Kosovo alors que dans le même temps , les pays d’accueil commencent à manifester leur impatience en raison de la multiplicité des problèmes causés par l’afflux permanent de réfugiés.