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Actualités - CHRONOLOGIE

Indonésie - Une manifestation tourne au carnage L'armée tire sur la foule : plus de 18 tués

L’armée a ouvert le feu lundi en milieu d’après-midi dans une localité de la province d’Aceh (Indonésie) faisant au moins 18 morts et des dizaines de blessés, selon les informations recueillies auprès des hôpitaux de la région. Des soldats arrivés en camions ont, selon les journalistes locaux sur place, ouvert le feu sur un cortège de plus de 2 000 personnes qui avaient entrepris de se rendre devant le quartier général d’un régiment aéroporté à la sortie nord de Lhokseumawe pour protester contre la brutalité de la répression militaire. Des dizaines de personnes ont été admises dans les hôpitaux de la localité principale du nord d’Aceh, à plus de 1 500 kilomètres au nord-ouest de Jakarta, à l’extrémité de la grande île de Sumatra. «Sur un total de 37 personnes admises, 10 sont décédées de blessures par armes à feu», a déclaré un responsable de l’hôpital Arun. La mort de huit autres personnes tuées par balles a également été rapportée dans trois autres établissements, dont un dispensaire. Un responsable du dispensaire déclare que «les salles sont pleines de blessés». «Il y a eu beaucoup plus de morts mais les familles ont emporté les corps tout de suite», a ajouté un des responsables hospitaliers. Les manifestants entendaient, selon les informations recueillies sur place, protester contre les brutalités commises dimanche par les parachutistes qui, d’après eux, fouillent les maisons et frappent les habitants. Les soldats, selon ces sources, ont indiqué rechercher un de leur camarades disparu alors que, en civil, il avait tenté d’infiltrer une manifestation d’indépendantistes du mouvement Aceh libre. La pratique d’infiltrer des militaires en civil et armés dans les manifestations est courante en Indonésie et a été régulièrement à l’origine d’incidents à travers le pays depuis le début de l’année dernière et les premiers rassemblements qui ont abouti à la démission du président Suharto. Depuis plus d’un mois, les manifestations en faveur de l’indépendance se multiplient dans Aceh et plus particulièrement dans la localité de Lhokseumawe, où se trouve le siège de plusieurs compagnies étrangères. La répression de l’armée a radicalisé et amplifié la guérilla musulmane indépendantiste et une large fraction de la population demande maintenant l’organisation d’un référendum et appelle au boycottage des élections législatives prévues pour le 7 juin prochain. Le gouverneur de Aceh – nommé par le gouvernement central – a officiellement demandé le retrait de l’armée et l’autonomie pour la province, très riche en ressources naturelles notamment en hydrocarbures. Le général Wiranto, le commandant en chef de l’armée, avait publiquement, l’année dernière, reconnu les excès de la répression de l’armée qui, au début des années 90, a fait des centaines de morts. Il avait aussi promis une enquête officielle et des sanctions, une promesse qui comme les précédentes faites dans des circonstances similaires notamment à la suite des émeutes de Jakarta de mai dernier qui ont fait près de 1 200 tués, n’a jamais été suivie d’effet.
L’armée a ouvert le feu lundi en milieu d’après-midi dans une localité de la province d’Aceh (Indonésie) faisant au moins 18 morts et des dizaines de blessés, selon les informations recueillies auprès des hôpitaux de la région. Des soldats arrivés en camions ont, selon les journalistes locaux sur place, ouvert le feu sur un cortège de plus de 2 000 personnes qui avaient...