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Actualités - CHRONOLOGIE

La libération des trois militaires US, un geste conciliant du président yougoslave Milosecic affiche une volonté de compromis avec l'Otan

Slobodan Milosevic a affiché pour la première fois une volonté de compromis en libérant trois soldats américains et en adressant aux États-Unis une proposition de paix, après 40 jours de bombardements intensifs en Yougoslavie par l’aviation de l’Otan. Dans ce qui apparaît comme un geste visant essentiellement à sensibiliser l’opinion américaine, le président yougoslave a libéré les trois militaires américains capturés le 31 mars à la frontière avec la Macédoine. Les trois soldats ont été remis au pasteur américain Jesse Jackson et ont pu gagner avec lui la Croatie par la route, puis l’Allemagne avant de regagner les États-Unis. Jesse Jackson s’était entretenu auparavant pendant trois heures avec M. Milosevic, dont une demi-heure en tête à tête lors d’une promenade dans les jardins du Palais Blanc sur les hauteurs de Belgrade, selon l’entourage du révérend. Belgrade présente la libération des trois militaires comme un «geste de bonne volonté tendant vers la paix. Nous ne les considérons pas comme des ennemis mais également comme des victimes de la guerre et du militarisme», déclare M. Milosevic dans le décret qu’il a signé en tant que commandant suprême des forces armées yougoslaves. La direction yougoslave a «voulu montrer que la Serbie n’est pas vindicative», a commenté la radio officielle serbe. M. Milosevic a transmis une lettre pour Bill Clinton par l’intermédiaire du révérend Jackson contenant une proposition de paix et exprimant le souhait de rencontrer le président américain, a annoncé la chaîne CNN à Washington. M. Milosevic y formule quatre propositions qui devraient, selon lui, satisfaire aux conditions posées par l’Otan pour arrêter les bombardements. Il se déclare prêt, selon cette source, à discuter de quatre thèmes : le retour des réfugiés kosovars, le déploiement d’une force de maintien de la paix internationale au Kosovo, la fin des violences de toutes les parties, et un règlement politique négocié pour la province. Après 40 jours de frappes, la Yougoslavie est un pays dévasté et l’embargo pétrolier que, lui ont imposé les 19 pays de l’Otan, risque de la paralyser complètement. M. Milosevic est manifestement conscient que le moment est venu de rechercher une issue politique. Conforté par la médiation entre Belgrade et l’Otan que le président russe Boris Eltsine a confiée à l’ex-Premier ministre Viktor Tchernomyrdine, il espère que les Nations unies, par une résolution du Conseil de sécurité, pourront définir les modalités d’une présence internationale au Kosovo acceptable pour Belgrade. «La guerre aborde-t-elle un tournant ?», se demandait l’agence officielle yougoslave Tanjug, tandis que Radio-Belgrade estimait qu’«une issue politique est possible» grâce aux efforts de Moscou. Selon la radio, l’Otan est consciente que «les bombardements n’ont pas rempli les objectifs militaires qu’elle s’était assigné», qu’ils ont aggravé la situation des Albanais du Kosovo et ont surtout accru les divergences entre l’Alliance et la Russie. M. Milosevic continue de refuser le déploiement d’une force de paix armée au Kosovo. En revanche, dans une interview à l’agence de presse américaine UPI dont des extraits ont été publiés dans le New York Times et le Washington Post, il propose un plan en six points qui passe par la «cessation de toutes les activités militaires», le «retrait simultané des troupes de l’Otan (...) et la réduction de nos troupes de leur niveau présent de 100 000 hommes au niveau d’une garnison normale de 11 000 à 12 000 hommes». Le pasteur Jesse Jackson a appelé dimanche l’Otan à offrir une «réponse diplomatique» à la libération des trois militaires américains. «Le choix est entre la diplomatie ou la guerre dont on ne voit pas la fin», a-t-il déclaré devant la presse au poste-frontière croate de Lipovac, en compagnie des trois soldats sur le chemin du retour.
Slobodan Milosevic a affiché pour la première fois une volonté de compromis en libérant trois soldats américains et en adressant aux États-Unis une proposition de paix, après 40 jours de bombardements intensifs en Yougoslavie par l’aviation de l’Otan. Dans ce qui apparaît comme un geste visant essentiellement à sensibiliser l’opinion américaine, le président yougoslave a libéré...