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Actualités - CONFERENCES INTERNATIONALES

Développement - Colloque Municipalité et cité à Jbeil Eviter une crise structurelle au sein de la société

Les travaux de la deuxième journée du colloque international ayant pour thème “Municipalité et cité”, qui se tient à la maison paroissiale Saint-Marc de Jbeil, ont porté sur les dimensions axiologique, économique, sociale et institutionnelle de la cité. Les différents intervenants, des chercheurs dans le domaine socio-économique et des politologues, de la séance matinale d’hier ont développé tour à tour les sujets suivants : les nouvelles régulations éthiques et valorielles pour réactiver le lien social civique et promouvoir la citoyenneté active ; les nouvelles régulations économiques pour affronter les problèmes de pauvreté et les difficultés d’accès au travail et au bien-être ; les nouvelles régulations sociales et les nouvelles approches du travail social pour que les exclus et les marginalisés puissent accéder au droit et aux œuvres de la cité ; les nouvelles régulations pour réaffirmer la démocratie, réactiver le service public, impliquer la population dans ce service et redynamiser le dialogue social et culturel au Liban. M. Abdo Kahi a abordé les valeurs fondamentales qui devraient guider les actions des citoyens dans la conduite de la cité. Selon lui, les valeurs susceptibles de faciliter la réédification et la consolidation des liens entres les membres d’une même cité ont une dimension politique, économique, sociale et civile. Les valeurs ayant une dimension politique se concrétisent par une participation des membres de la cité à la prise de décisions collectives et à leur gestion tout comme au contrôle de leur exécution dans l’intérêt général. Quant aux valeurs ayant une dimension économique, elles signifient le passage d’une autosuffisance familiale à une autosuffisance sociale collective alors que les valeurs ayant une dimension sociale s’articulent autour d’une dynamique visant à aider ceux qui ont été exclus ou marginalisés au sein de la société. Les valeurs civiles, a-t-il souligné, signifieraient le développement des règles morales et l’encouragement de la créativité. Prenant la parole à son tour, M. Kamal Hamdane a estimé que le Liban est à la veille de la disparition « des fondements rentiers » qui ont caractérisé, pendant plus d’un demi-siècle, la vie économique nationale. L’enclenchement de ce processus devrait, selon lui, aboutir à une crise structurelle au sein de la société si des changements majeurs ne sont pas apportés à la politique économique de l’État. Selon lui, ces fondements rentiers de l’économie nationale se basent sur des investissements importants de l’ordre des deux tiers dans les biens fonciers, les taux d’intérêt très élevés qui bloquent la productivité, les transferts de capitaux de la part des cerveaux qui émigrent d’une manière continue et la dynamique de reconstruction entamée dans le pays qui ne correspond pas aux besoins à moyen terme de la société. De son côté, M. Zouhair Hatab a évoqué le problème de la constitution d’une nouvelle classe de marginalisés de la société. Celle-ci n’est plus formée de handicapés mentaux qui bénéficient dans la plupart des cas de l’assistance d’organisations non gouvernementales spécialisées, mais de jeunes qualifiés ayant des diplômes universitaires. Cette marginalisation serait la résultante d’une formation académique inadéquate. Les établissements scolaires et les universités continuent de dispenser une formation sur la base de programmes académiques désuets qui ne correspondraient pas aux besoins du marché du travail. Mme Fadia Kiwan a affirmé que devant les difficultés rencontrées par l’ensemble des pays en voie de développement dans le cadre de l’édification d’un État gouverné par l’idée de droit, progressivement institutionnalisé et abritant des pratiques démocratiques, des voix se sont élevées pour prétendre que le surplace voire l’échec était dû au fait de l’importation d’institutions et de pratiques étrangères aux traditions de ces pays et à l’inadéquation de ces modèles. «L’approche institutionnelle qui s’est développée au cours des deux dernières décennies se propose d’analyser d’une manière positive les parcours nationaux. Cette approche considère que les institutions une fois mises en place avaient toujours un effet structurant sur les actions sociales et politiques qui se déroulaient dans leur moule», a-t-elle souligné. Selon Mme Kiwan, les régulations institutionnelles au Liban ont buté jusqu’ici sur beaucoup d’obstacles Mais les réalités ne sont pas pour autant négatives «Le paysage social et politique est contrasté et il est possible d’initier des actions nouvelles assurant plus de communication entre les institutions publiques et la société civile et plus de participation des citoyens à la vie publique », a-t-elle dit.
Les travaux de la deuxième journée du colloque international ayant pour thème “Municipalité et cité”, qui se tient à la maison paroissiale Saint-Marc de Jbeil, ont porté sur les dimensions axiologique, économique, sociale et institutionnelle de la cité. Les différents intervenants, des chercheurs dans le domaine socio-économique et des politologues, de la séance matinale d’hier...