Rechercher
Rechercher

Actualités - ANALYSE

Finances publiques - Le gouvernement joue la transparence Les organismes économiques globalement satisfaits

En rassurant les contribuables, en s’engageant à ne pas alourdir les impôts et les taxes indirects pour couvrir l’enveloppe (350 millions de dollars, sans compter les arriérés) de l’augmentation des salaires, le président du Conseil M. Sélim Hoss conforte sa popularité. Et il fait aussi un tabac auprès des organismes économiques, puisqu’il leur promet qu’on ne va pas revoir à la hausse les 10 % qu’ils paient au fisc au titre de l’impôt sur les bénéfices. M. Hoss répète que les engagements des Cabinets précédents seront respectés et que les dispositifs ou facilités mis en place essentiellement pour séduire les investisseurs seront maintenus. Le changement intervient, ajoute-t-il devant ses visiteurs, au niveau de la transparence, très peu observée auparavant. En jouant cartes sur table, l’État cesse d’avoir des fuites et de se prêter au jeu de dispendieuses magouilles. Le budget 99 que prépare le Cabinet sera donc transparent, marqué par une compression des dépenses improductives, politique d’austérité soutenue par un relèvement des taxes concernant les franges aisées de la population, non les économiquement faibles. M. Hoss jure ses grands dieux que l’on va faire baisser le déficit budgétaire. Les organismes économiques applaudissent l’intention. Mais se montrent cependant poliment, discrètement, sceptiques sur le plan concret. Car à leur avis faire face au service de la dette publique (qui s’élève à près de 20 milliards de dollars, plus que le Produit national intérieur !), et payer l’ardoise de l’augmentation salariale des fonctionnaires impliquent dans le meilleur des cas un déficit de plus de 50 %. Et c’est là un premier défi de transparence pour le gouvernement : il affirme en effet que, contrairement à M. Siniora qui annonçait un déficit de 37 % alors qu’en fin de compte le passif dépassait le cap des 50 %, il veillera pour sa part à proclamer un chiffre de départ qui sera identique à l’arrivée. Toutefois, les organismes économiques, qui ont intérêt à ce qu’un climat de confiance et d’optimisme règne dans le pays, soutiennent à fond le gouvernement et se disent revigorés par sa promesse de redresser la barre en quatre ou cinq ans. L’ancien président de l’Association des banques, M. Abdallah Zakhem, soutient ainsi que les investisseurs étrangers ont confiance, contrairement à ce que propagent certains. Et cela, ajoute-t-il, à cause de la propreté, de la transparence des membres du gouvernement, ainsi que de l’engagement à comprimer les dépenses publiques. À ce propos, le ministre des Finances, M. Georges Corm, soutient que les dépenses le long de cette année ne vont pas dépasser les 10 000 milliards de LL comme le prévoient des pessimistes et se situer aux alentours de 8 000 milliards. Il ajoute que les rentrées vont augmenter grâce aux taxes sur certains secteurs et certains produits de luxe, aux privatisations, au nouveau contrat avec les compagnies de cellulaire et au règlement avec les exploitants de la question des biens domaniaux maritimes. Cela étant, certains reprochent à M. Corm les avis qu’il émettait avant de devenir ministre, notamment dans un article publié par les Cahiers d’Orient, avis qui n’étaient pas très optimistes.
En rassurant les contribuables, en s’engageant à ne pas alourdir les impôts et les taxes indirects pour couvrir l’enveloppe (350 millions de dollars, sans compter les arriérés) de l’augmentation des salaires, le président du Conseil M. Sélim Hoss conforte sa popularité. Et il fait aussi un tabac auprès des organismes économiques, puisqu’il leur promet qu’on ne va...