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Actualités - ANALYSE

Réforme - Les pourris doivent être punis et les innocents lavés de tout soupçon L'opposition exploite le thème de la transparence

Un membre de l’ancien Cabinet Hariri rend au pouvoir actuel, qui prône la transparence, la monnaie de sa pièce. «Il faut, dit-il, qu’on ne cache rien à l’opinion. Et puisque les nouveaux dirigeants sont si sûrs de leur fait et des faits, qu’ils les publient…». Poussant plus loin le défi, cette personnalité veut «que tout soit tiré au clair une fois pour toutes. Les pourris démasqués preuves à l’appui doivent recevoir un juste châtiment. Et, inversement, les innocents doivent être lavés de tout soupçon, publiquement. Au titre de la dignité humaine la plus élémentaire, ils ont droit à une éclatante réhabilitation. Que l’on fasse donc parler les chiffres». Cet ancien ministre estime qu’une affaire aussi importante que la réforme administrative «nécessite une vision globale. En bonne logique, le gouvernement Hoss aurait dû tenir une série de séances pour prendre des dispositions dans un cadre général. Et non pas opérer au coup par coup, par tranches. Car en agissant comme il le fait, il ouvre la porte non seulement à des récriminations, justifiées ou non, mais aussi à des pressions politiciennes ou communautaires dont il est bien obligé de tenir compte. En effet, ce pays composite ne se libérera pas de sitôt du carcan de la politique confessionnelle. Mais surtout, répète cette personnalité, les Libanais ont le droit de savoir qui parmi les fonctionnaires mis sur la touche est pourri et qui n’est que négligent. On n’a pas le droit de mettre toute le monde dans le même panier, car l’opprobre frappe ainsi des gens qui n’ont mérité aucune marque d’infâmie». Et de souligner également que «personne ne peut croire qu’en un clin d’œil, les organismes dits de contrôle ont pu établir des conclusions valables quant aux divers postes de l’Administration. Ils n’ont pas eu le temps de procéder de la seule manière qui soit admissible, la manière globale. Preuve en est que les évictions n’ont pas été accompagnées par les nominations, comme cela aurait dû se faire s’il y a une vraie politique de refonte, mais suivies par elles. Il aurait fallu, redisons-le, un séminaire élargi, étalé sur plusieurs jours et qui aurait regroupé aussi bien les rouages des organismes de contrôle que les ministres concernés, pour dégager un plan de restructuration cohérent, englobant les mesures disciplinaires. Prises seules, à part et en premier, celles-ci apparaissent comme autant d’actes de rétorsion, de vindicte politique et les dirigeants ont visiblement du mal à se défendre contre un tel reproche qui émane aussi bien de la rue que de la classe politique». Cet opposant regrette ensuite que «l’on fasse aveuglément confiance aux indications des organismes de contrôle, qu’on se fie à leur arbitraire. Ils peuvent se tromper et très lourdement, soit en toute bonne foi soit parce que certains de leurs propres éléments ne sont pas dénués d’ambition ou de volonté de nuire. Il est donc très étonnant qu’on se contente de suivre à la lettre leurs recommandations, alors que les cadres qu’ils condamnent n’ont jamais été entendus pour leur défense, ce qui est le moindre des droits. Il n’est pas trop tard : le gouvernement peut encore décider de déférer les intéressés devant la Cour des comptes, devant le Conseil de discipline générale ou en justice pénale, pour une procédure régulière. Au moins on saura comme cela quelles sont les charges retenues contre chacun et on pourra distinguer les pourris des négligents. Si tant est que la culpabilité des uns ou des autres soit vraiment établie, ce dont on peut douter tant que les accusations ne sont pas rendues publiques. Ceci étant, le gouvernement commet un impair juridique quand il invite les cadres mis sur la touche qui ruent dans les brancards à en appeler au Conseil d’État. D’abord parce que dans un État de droit, ce n’est pas à un suspect de prouver son innocence mais à l’accusation de prouver sa culpabilité. Ensuite parce que le président même du Conseil d’État est devenu ministre, qu’il a ratifié les décisions prises et que cette instance serait dès lors en position ambiguë de juge et partie».
Un membre de l’ancien Cabinet Hariri rend au pouvoir actuel, qui prône la transparence, la monnaie de sa pièce. «Il faut, dit-il, qu’on ne cache rien à l’opinion. Et puisque les nouveaux dirigeants sont si sûrs de leur fait et des faits, qu’ils les publient…». Poussant plus loin le défi, cette personnalité veut «que tout soit tiré au clair une fois pour toutes. Les pourris...