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Actualités - CHRONOLOGIE

Immigration - L'affaire des passagers clandestins du Moustapha Le ministre chypriote de l'Intérieur attendu lundi

Le Liban, pressé par Chypre de coopérer dans le règlement du dossier de l’immigration clandestine qui empoisonne les relations entre les deux pays voisins, a finalement décidé de s’y employer sérieusement, à la suite de la querelle déclenchée la semaine dernière autour d’un groupe de 29 immigrants illégaux partis du territoire libanais à destination de l’île. De sources diplomatiques, on apprend ainsi que le ministre de l’Intérieur Michel Murr a fixé une date pour une rencontre avec son homologue chypriote Dinos Michaélidès, comme celui-ci le réclamait depuis plus de deux mois. La réunion se tiendra mardi prochain 26 janvier à Beyrouth. M. Michaélidès, attendu dès lundi soir en compagnie de hauts responsables du ministère chypriote des Affaires étrangères, aura également des entretiens avec le chef de l’État, le général Émile Lahoud, qu’il a déjà rencontré lors d’une précédente visite, ainsi qu’avec le Premier ministre et chef de la diplomatie, M. Sélim Hoss. Au président Lahoud, il remettra un message de son homologue chypriote Glafcos Cléridès. Hier, le chargé d’affaires pi du Liban à Nicosie Constantin Tabet a informé les responsables chypriotes de la décision du gouvernement libanais de recevoir M. Michaélidès ainsi que de la désignation officielle du nouvel ambassadeur à Chypre, Mme Samira Daher. Nicosie s’était plaint il y a quelques jours du retard intervenu dans le pourvoi de ce poste, demeuré longtemps vacant depuis le passage à la retraite de l’ancien ambassadeur Zeidan Zeidan. Les entretiens de M. Michaélidès à Beyrouth, notamment avec M. Murr, devront porter sur les moyens à mettre en œuvre pour en finir avec le flot d’immigration clandestine à destination de Chypre et de l’Europe, dont le Liban semble être devenu une plaque tournante. Selon les autorités chypriotes, ils seraient des milliers aujourd’hui au Liban, citoyens de pays arabes et autres, à attendre que des réseaux de passeurs, qui exploitent la misère de ces gens de façon éhontée, assurent leur transport à Chypre. Ces immigrants, qui sont prêts à tout pour fuir la pauvreté ou la guerre chez eux, sont d’abord introduits clandestinement au Liban par des filières actives à la frontière libano-syrienne. On s’attend aussi à ce que le ministre chypriote exprime le mécontentement de son pays à la suite du traitement réservé par Beyrouth la semaine dernière à la vedette de police chypriote, l’Odysseas , qui ramenait de l’île les 29 immigrants arrêtés dès leur arrivée à Chypre, avec l’intention de convaincre Beyrouth de les récupérer. Les autorités libanaises n’avaient accepté de reprendre que six d’entre eux, tous des Égyptiens munis de visas de séjour, et contraint la vedette à rebrousser chemin avec les 23 autres clandestins à bord. Pour Nicosie, le Liban doit récupérer ces 23 individus puisqu’ils sont «indiscutablement» partis du Liban, alors que Beyrouth se refuse à le faire en objectant que ces personnes ne sont pas munies de titres de séjour. En revanche, les autorités libanaises, se basant sur les indications données par leurs homologues chypriotes, ont accepté d’ouvrir une enquête pour déterminer la nationalité du pavillon du bateau de pêche, le Moustapha, qui avait transporté les clandestins du Liban vers Chypre, et connaître l’identité de ses propriétaires. Selon Nicosie, le Moustapha bat pavillon libanais et appartient à un individu originaire du Akkar. Quant aux 23 immigrants refoulés, 18 d’entre eux sont des Irakiens; les cinq autres sont un Palestinien, deux Somaliens, un Sri Lankais et un Burundais. Un mois et demi de prison Comme si toutes les épreuves qu’ils ont endurées jusqu’ici ne suffisaient pas, ces malheureux viennent d’être condamnés par un tribunal de Chypre à 45 jours de prison pour entrée illégale. Cette mesure vise à dissuader d’autres candidats à l’immigration clandestine sur l’île. Le président du tribunal de Larnaca (sud), le juge Tefkros Economou, a indiqué qu’il comprenait la situation difficile des prévenus, mais qu’il était contraint de les condamner à la prison pour l’exemple. Selon une source judiciaire chypriote citée par l’AFP, les 23 clandestins risquent d’être à nouveau expulsés après avoir purgé leur peine. Devant le tribunal, ils ont affirmé avoir vendu tous leurs biens pour pouvoir réunir les 2 000 dollars qui étaient réclamés à chacun d’entre eux pour être transporté jusqu’à l’île grecque de Crète. Cela donne une idée de l’ampleur du commerce lucratif auquel se livrent les réseaux de passeurs, lesquels n’ont en gros à débourser que quelques commissions destinées à entretenir les complicités nécessaires pour permettre à leurs «clients» de franchir certaines frontières sans être inquiétés.
Le Liban, pressé par Chypre de coopérer dans le règlement du dossier de l’immigration clandestine qui empoisonne les relations entre les deux pays voisins, a finalement décidé de s’y employer sérieusement, à la suite de la querelle déclenchée la semaine dernière autour d’un groupe de 29 immigrants illégaux partis du territoire libanais à destination de l’île. De sources...