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Actualités - INTERVIEWS

Opposition - Le chef du PSP qualifie le ministre Corm de phénicien Joumblatt se déchaîne contre le pouvoir, l'armée et les chefs religieux

Le chef du Parti socialiste progressiste Walid Joumblatt a lancé samedi une attaque en règle, la plus virulente depuis l’avènement du nouveau mandat, notamment contre le pouvoir, le gouvernement, le président de la Chambre, les militaires et les chefs spirituels maronite et druze. S’exprimant dans une interview au journal koweïtien al-Raï al-Aam, M. Joumblatt a affirmé qu’«il n’y a pas actuellement de gouvernement au Liban, mais uniquement des directeurs de ministères qui reçoivent leurs rapports du gouvernement de l’ombre mis en place par (le régime) à la caserne de Yarzé». Il a également accusé le premier ministre Sélim Hoss d’avoir «torpillé Taëf et ramené le pays à l’époque du pouvoir unique en acceptant de n’être qu’un attaché et en donnant son aval à une équipe ministérielle politiquement incolore et inodore». Qualifiant de «phénicien» le ministre des Finances Georges Corm, il a estimé que le Cabinet n’était qu’«un groupe de fonctionnaires choisis par (le régime) et les services de renseignements». Rappelant qu’il était depuis 1995 hostile à l’accession du général Émile Lahoud à la présidence de la République, le chef druze a indiqué qu’il maintenait sa position, et qu’il était toujours fidèle au slogan qui dit «non aux militaires au pouvoir». Il a en outre souligné l’importance de l’existence d’«une opposition qui permettrait de sauvegarder un minimum de liberté et de démocratie et d’empêcher l’omniprésence des militaires au sein du pouvoir, et donc le glissement du pays vers la dictature». Interrogé sur l’attitude du chef du Parlement Nabih Berry, qui s’est opposé à tout «prix de consolation confessionnel» en matière de circonscriptions électorales, M. Joumblatt a répondu : «M. Berry est-il donc devenu aujourd’hui un démocrate et un défenseur de la laïcité»?. Ne mâchant pas ses mots à l’endroit du président de la Chambre, le chef du PSP a affirmé que le dîner qui l’avait réuni avec M. Berry à la veille du récent voyage de ce dernier à Cuba «ressemblait à la Cène du Christ en présence de Judas Iscariote». À propos des tentatives de regrouper des ministres et des députés druzes autour du cheikh akl de la communauté, cheikh Bahjat Ghaith, M. Joumblatt a accusé les initiateurs de ce projet de chercher à «dévier de la doctrine islamique unificatrice» et estimé que cheikh Ghaith constituait «un danger pour la communauté druze dans la mesure où il va entraîner la malédiction des musulmans à l’encontre des druzes». «Voilà pourquoi il est grand temps de le révoquer», a-t-il dit. S’attaquant au patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, il a indiqué qu’il l’a toujours considéré et continue de le considérer comme «hostile» et estimé que le projet du patriarcat maronite «n’a pas changé : il s’agit toujours de chercher à dominer le Mont-Liban et à soumettre la minorité qui y vit, c’est-à-dire les druzes». La réponse indirecte d’Arslan Le député Talal Arslan s’est chargé de répondre, indirectement, au chef du PSP. Au cours d’un meeting, à Baakline, commémorant le cinquième anniversaire de la disparition de Bassel el-Assad, M. Arslan a affirmé qu’il est injuste de faire assumer au régime actuel la responsabilité d’un aussi lourd héritage «que celui que laisse derrière lui M. Rafic Hariri». Le meeting a été, à l’évidence, une manifestation d’appui au président Émile Lahoud, «face à ceux qui ont peur pour leurs mini-États et leurs privilèges», selon les termes de M. Wi’am Wahhab, président du regroupement politique qui avait organisé le meeting. Pour sa part, M. Arslan a mis en garde contre les deux grands dangers qui guettent le Liban, le confessionnalisme et la paupérisation de la population. «Le régime actuel fait ses premiers pas, a dit M. Arslan, et il ne faut pas lui faire assumer la responsabilité de la disparition de la classe moyenne et de l’appauvrissement et de l’accumulation des fortunes d’où émane la puanteur de l’enrichissement illicite. Ni la responsabilité de la disparition de la justice, de l’exploitation des petits, du dédain à l’égard des travailleurs et de l’hégémonie d’un homme sur les ressources du pays, comme cela se produit et continue de se produire dans les républiques bananières. Ni de l’état général de corruption, ni de la vaste agression contre les familles à budget limité».
Le chef du Parti socialiste progressiste Walid Joumblatt a lancé samedi une attaque en règle, la plus virulente depuis l’avènement du nouveau mandat, notamment contre le pouvoir, le gouvernement, le président de la Chambre, les militaires et les chefs spirituels maronite et druze. S’exprimant dans une interview au journal koweïtien al-Raï al-Aam, M. Joumblatt a affirmé qu’«il n’y...