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Actualités - CHRONOLOGIE

Femmes - Prostitution, travail clandestin Le commerce de la honte

Des centaines de milliers de femmes d’Europe de l’Est, d’Afrique et d’Asie sont exploitées, notamment dans le commerce du sexe et le travail clandestin, nécessitant une stratégie européenne commune pour mettre fin à cet esclavage des temps modernes selon le Conseil danois de l’égalité. Le conseil avait décidé d’organiser mercredi une conférence-débat à ce sujet, dans une salle du Parlement danois, afin d’attirer l’attention des politiciens et législateurs sur ce commerce croissant, y compris au Danemark, pourtant très attaché à la défense des droits des femmes. «Le Danemark, qui s’enorgueillit d’être un pays en pointe pour les droits de l’homme, risque d’être un refuge pour le commerce international des femmes en Europe, car il n’y a pas de législation pénalisant une tel commerce, et permettant de poursuivre ses instigateurs» a déclaré Inge Galamba, chef du secrétariat du Conseil danois de l’égalité. «Il y a de plus en plus de femmes — thailandaises, polonaises et baltes — qui viennent au Danemark et sont souvent vendues à l’industrie du sexe, vivant dans des conditions ressemblant à l’esclavage» a-t-elle souligné. Selon un rapport de l’université de Roskilde, le nombre des prostituées thailandaises, qui était en-dessous de la centaine il y a cinq ans, approche aujourd’hui le cap des 600. Mais les Thailandaises ne sont pas seules. Il y a aussi les femmes des Républiques baltes, de Russie et de Pologne, embauchées par des agents peu scrupuleux leur faisant miroiter des contrats de danseuses-artistes dans les clubs de Copenhague, et qui finissent comme prostituées. Elles sont employées, selon leur contrat, avec un salaire normal fixé par les syndicats danois à 16 000 couronnes (2 500 dollars) par mois. Mais elles ne reçoivent en réalité que 750 à 800 dollars selon la police. Leurs passeports sont confisqués, et elles vivent cloîtrées, dans des conditions difficiles, devenant endettées envers leurs agents, plongeant alors dans l’engrenage sans fin de la prostitution. Refus de témoigner La police danoise est informée de ces agissements, mais ne peut arrêter les proxénètes car les femmes, leurs victimes, refusent de témoigner contre eux, par peur d’être expulsées du Danemark si l’on découvre qu’elles ont travaillé illégalement avec un visa touristiques ou grâce à un mariage blanc. «Ces femmes prises au piège sont des proies faciles à exploiter», selon Mme Inge Rasmussen, présidente du Conseil de l’égalité, qualifiant d’«inacceptable» cette situation, et appelant les politiciens «à suivre l’exemple d’autres États européens, comme la Belgique, les Pays-Bas et l’Allemagne, qui ont adopté une législation spéciale pénalisant le commerce des femmes et protégeant les prostituées qui dénoncent leurs souteneurs». «Le commerce croissant des femmes et la criminalité organisée dans son sillage suscitent des préoccupations dans le monde. Il est, comme l’a décrit justement la femme du président américain Hillary Clinton, l’esclavage de notre temps» a rappelé Mme Rasmussen. Un responsable du département Us de la Justice, Thomas Burrows (Deputy Chief. U.S. Department of Justice), a exposé durant la conférence de Copenhague les initiatives deWashington pour combattre l’exploitation des femmes, qui n’est pas seulement sexuelle, mais aussi sur le marché du travail. Une Polonaise, victime de ce commerce international, Stono Buchowska, a témoigné de son côté de sa douloureuse expérience face à quelque 90 politiciens, policiers, juristes et représentants des mouvements de femmes et des droits de l’homme. Les Nations unies, l’Union européenne et le Conseil de l’Europe ont souligné à plusieurs reprises le besoin de s’attaquer à ce problème aux niveaux national et international. «Il est nécessaire d’intensifier ces efforts», selon le Conseil danois de l’égalité ; afin de freiner la prolifération de ce commerce de la honte.
Des centaines de milliers de femmes d’Europe de l’Est, d’Afrique et d’Asie sont exploitées, notamment dans le commerce du sexe et le travail clandestin, nécessitant une stratégie européenne commune pour mettre fin à cet esclavage des temps modernes selon le Conseil danois de l’égalité. Le conseil avait décidé d’organiser mercredi une conférence-débat à ce sujet,...