Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Brésil - Brasilia, décor digne des pires scènes d'Orange Mécanique Adoption d'un plan de lutte contre le crime testé à New York

La capitale du futur, Brasilia, va appliquer le système de «tolérance zéro», qui a fait ses preuves à New York, pour essayer de mettre fin à une violence parfois très cruelle qui terrorise ses deux millions d’habitants. Dans la capitale des gratte-ciel, où il a été mis en pratique à partir de 1993, le nombre de délits est tombé de 44% et le nombre de crimes de 60%. À Brasilia, en 1980 on enregistrait 180 homicides, 337 dix ans plus tard et 1997 en a connu 515. En 1997, la mort d’un Indien Pataxo, brûlé vif dans un abri d’autobus de la ville, avait créé un malaise rappelant le film de Stanley Kubrick, «Orange Mécanique». Les auteurs de ce crime étaient des fils de famille «qui s’ennuyaient». Il y a quelques mois, d’autres crimes ont ravivé l’indignation populaire. Une jeune fille de 14 ans, Taina, a été violée, enfermée dans le coffre de la voiture de son fiancé, arrosée d’essence et brûlée vive. Peu après, une autre jeune femme a été lacérée à coups de lames de rasoir sur tout le corps, en plein jour et en plein centre de la capitale. C’est pourquoi, le nouveau gouverneur du District Federal (qui englobe Brasilia), M. Joaquim Roriz, a decidé de mettre un terme à cette violence gratuite en adoptant la «tolérance zéro», avec l’aide de deux spécialistes venus des États-Unis. Un avocat de 54 ans, Paulo Castelo Branco, est chargé de mettre en pratique la «tolérance zéro». Nommé secrétaire à la Sécurité publique, il est prêt à en découdre avec les petits délinquants «qui un jour deviendront de grands criminels s’ils ne sont pas arrêtés à temps». Le point le plus important de ce programme est la présence jour et nuit de policiers dans les rues-autoroutes de Brasilia, où il y aura de plus en plus de voitures de police avec sirènes et girophares bien apparents mais aussi des ilotiers. «Nous disposons de près de 15 000 policiers en uniforme et 5 000 en civil ainsi que de 4 000 pompiers», dit-il. M. Paulo Castelo Branco a affirmé que tous les policiers qui jusqu’à maintenant travaillaient dans les bureaux devront aller sur le terrain. Ils bénéficieront du renfort de 800 jeunes agents sortis des académies de police. Mais la tolérance zéro réclame aussi une infrastructure pénitenciaire qui fait défaut au Brésil. Cinq centres de détention provisoire vont être créés, selon Paulo Castelo Branco. Les prévenus pour des délits mineurs seront jugés en flagrant délit et pourront se voir infliger des peines alternatives, s’ils ne sont pas récidivistes. Construite en 1960 dans une savane perdue du centre-ouest du Brésil par les architectes Oscar Niemeyer et Lucio Costa, Brasilia est un havre de paix si on la compare à d’autres grandes villes comme Rio de Janeiro, où de janvier à octobre 1998, 3 345 homicides ont été dénombrés. La population de Brasilia possède le niveau de vie le plus élevé du pays. Mais depuis 1980, avec l’arrivée d’émigrants du nord-est, la région la plus pauvre du Brésil, qui montaient vers la capitale fédérale en quête de travail, des banlieues misérables se sont formées autour de Brasilia et la criminalité n’a cessé d’augmenter.
La capitale du futur, Brasilia, va appliquer le système de «tolérance zéro», qui a fait ses preuves à New York, pour essayer de mettre fin à une violence parfois très cruelle qui terrorise ses deux millions d’habitants. Dans la capitale des gratte-ciel, où il a été mis en pratique à partir de 1993, le nombre de délits est tombé de 44% et le nombre de crimes de 60%. À...