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Actualités - REPORTAGES

Patrimoine Bibliothèque nationale : le projet revient sur le tapis

Une bibliothèque nationale. Une idée toute bête, toute naturelle, qui flotte dans l’air depuis le retour de la paix civile. Voici quelques années, le ministère de la Culture, alors assumé par Michel Eddé, avait tenté de lancer un projet. Mais n’avait pu obtenir les crédits nécessaires, sous prétexte qu’il y avait bien d’autres priorités à faire passer avant. Aujourd’hui, la question revient sur le tapis. Avec «Plaidoyer pour une bibliothèque nationale», étude de relance publiée par Jean-Pierre Fattal, qui bénéficie du concours de l’Association des antiquaires et des collectionneurs du Liban. Textes, tableaux, données chiffrées, 120 pages à travers lesquelles l’auteur veut susciter un débat autour de la création d’une bibliothèque nationale. Pourquoi cet émigré, statisticien de surcroît, s’intéresse-t-il à un tel sujet ? Jean-Pierre Fattal, comme tout bon Libanais, reste très attaché à la mère-patrie. Il réside en Europe depuis vingt-cinq ans. D’abord en France, puis au Luxembourg et enfin en Belgique. Il travaille pour la Communauté européenne. Bibliophile, il a une véritable passion pour les livres concernant le Liban. Il collectionne toute publication qui s’y rapporte ; chine à la recherche d’anciens documents ou ouvrages. «Il y a deux ans», raconte Johnny Sarkis, responsable des relations publiques de l’Association des antiquaires et des collectionneurs, «Jean-Pierre Fattal me dit qu’il travaille sur un projet de création d’une bibliothèque nationale pour le Liban». Il parvient même à intéresser des responsables de la Communauté européenne avec lesquels il est sous contrat. «Ils se sont dits prêts à aider une telle entreprise. Mais c’est au gouvernement libanais d’en faire officiellement la demande», poursuit M. Sarkis. Il est donc chargé par son ami d’entrer en contact avec les autorités compétentes libanaises. Premiers contacts positifs avec le ministre de la Culture, Faouzi Hobeiche en mai dernier. Mais côté libanais, les élections municipales, puis les récents changements politiques ont mis ce projet entre parenthèses. «Le nouveau ministre, M. Beydoun, nous a fait savoir qu’il était très intéressé par le projet et a demandé à entrer en contact avec M. Fattal» indique M. Sarkis. Cette relance est d’autant plus importante que les Européens envisagent d’envoyer «un conservateur afin qu’il étudie d’une part l’état des documents actuellement entreposés à Sin el-Fil , d’autre part les données du projet de création de la bibliothèque». Éveiller l’intérêt du public et des autorités devient dès lors une priorité pour l’association. Elle a organisé en novembre dernier, à l’occasion du Salon des antiquaires, une conférence autour de ce thème. Elle a participé également à la publication du «Plaidoyer…» de Jean-Pierre Fattal. «Au moment d’organiser la conférence, nous sommes entrés en contact avec l’Association des bibliothécaires», souligne M. Sarkis. «Les responsables ont appuyé notre démarche, estimant qu’il y a un réel besoin de créer une bibliothèque nationale». L’État posséderait une centaine de milliers de volumes, à l’heure actuelle. «De nombreux particuliers, qui n’ont plus la possibilité de garder chez eux des collections devenues très volumineuses, seraient tout à fait prêts à en faire don à une fondation nationale», soutient M. Sarkis.
Une bibliothèque nationale. Une idée toute bête, toute naturelle, qui flotte dans l’air depuis le retour de la paix civile. Voici quelques années, le ministère de la Culture, alors assumé par Michel Eddé, avait tenté de lancer un projet. Mais n’avait pu obtenir les crédits nécessaires, sous prétexte qu’il y avait bien d’autres priorités à faire passer avant. Aujourd’hui,...