Université - L'AUB inaugure un centre de mathématiques supérieures Beyrouth, capitale culturelle et centre de services (photos)

L’Université américaine de Beyrouth a inauguré hier un centre de mathématiques supérieures, organisant pour la circonstance une conférence à l’hôtel Bustan en présence notamment du Premier ministre Sélim Hoss et du ministre de l’Enseignement supérieur, M. Mohammed Youssef Beydoun. Le président du Conseil a souligné à cette occasion la détermination du gouvernement «à faire de Beyrouth un centre de services développé au Moyen-Orient, correspondant à son ambition qui consiste à devenir la capitale culturelle» du monde arabe. De son côté, citant – non sans humour – un sociologue renommé, le président de l’AUB, M. John Waterberry a relevé, que «contrairement aux plaisirs sexuels, les plaisirs des sciences mathématiques durent des heures et parfois des jours». Et de renchérir : «Ah ! si le président Clinton avait découvert les plaisirs des mathématiques…» M. Waterberry a en outre souhaité plein succès au directeur du nouveau centre, le professeur Ali Chamseddine. Prenant la parole à son tour, M. Nicolas Khoury, membre du board of trustees de l’université, a souligné l’importance d’un enseignement supérieur développé pour qu’un pays prospère surtout lorsqu’il est pauvre en ressources naturelles. «De quoi avons-nous donc besoin pour avoir des universités de haut niveau dans tous les domaines scientifiques ?» s’est-il demandé avant de répondre : «Nous avons besoin d’abord d’écoles secondaires qui fournissent aux universités de bons élèves ayant suivi un cursus de haut niveau». Une deuxième condition essentielle, selon M. Khoury : «Il faut garantir aux étudiants des emplois dans le domaine scientifique et des opportunités dans leur spécialité». Hoss : une situation paradoxale Le président Hoss n’avait pu s’empêcher auparavant de relever le paradoxe de la situation du pays à l’heure actuelle : «D’un côté, nous célébrons la proclamation de Beyrouth par l’Unesco, capitale culturelle du monde arabe, d’un autre côté, nous subissons depuis vingt ans l’occupation permanente de notre sol par Israël». Il a ajouté à ce sujet : «Le Libanais ne peut pas comprendre et admettre le concept des deux poids deux mesures qui prévaut dans la vision de la communauté internationale à l’égard du sort de la région et de ses problèmes». Et de poursuivre : «Des dizaines de milliers de familles libanaises sont toujours contraintes à rester loin de chez elles, tandis que d’autres continuent à payer cher le prix des agressions israéliennes incessantes». «Toutes ces exactions ont lieu, alors que des résolutions du Conseil de sécurité concernant d’autres pays de la région sont scrupuleusement appliquées», a-t-il ajouté dans une allusion évidente aux derniers raids anglo-américains contre l’Irak. En conclusion, le Premier ministre a rappelé que le Liban reste soucieux de réaliser la paix «en espérant qu’un jour, en collaboration avec la Syrie, nous parviendrons à une solution juste et globale. Un tel projet est réalisable à condition qu’Israël se défasse de son intransigeance», a-t-il dit.