Liban-sud - Engrenage de la violence Bombardement de Roum (Jezzine) et raids israéliens sur un fief du Hezbollah

Le village de Roum, dans la région de Jezzine, a été hier la cible de bombardements non revendiqués qui ont occasionné d’importants dégâts. De son côté, l’aviation israélienne a attaqué à huit reprises un fief du Hezbollah à Mazraet Soujoud, au Liban-Sud, sans faire de victime. Une dizaine de maisons ont été touchées par la chute d’obus sur Roum, a annoncé l’Armée du Liban-Sud (ALS). Des combattants anti-israéliens, postés hors de la zone occupe, ont tiré une trentaine d’obus contre Roum, dont dix ont touché des habitations mais n’ont pas fait de victime, a ajouté l’ALS, qui contrôle la région de Jezzine, où l’armée israélienne n’est pas présente. Le bombardement, qui a duré deux heures, a également partiellement détruit sept voitures, a ajouté l’ALS. Aucune formation anti-israélienne n’a revendiqué les tirs contre Roum qui compte 500 habitants en hiver et quatre fois plus en été. Le bombardement de Roum intervient au lendemain de tirs israéliens qui ont endommagé un câble de transmission d’électricité, un réseau d’adduction d’eau, quatre maisons et deux voitures dans plusieurs secteurs du Liban-Sud jouxtant la zone occupée et où stationne l’armée libanaise. En soirée, des chasseurs-bombardiers israéliens ont effectué huit piqués à partir de 18h45 et tiré seize missiles air-sol sur un hameau déserté et à moitié démoli, dit Mazraet Soujoud et faisant face au secteur central de la zone occupée par Israël au Liban-Sud, a rapporté la police. «Les missiles ont explosé sur ce hameau qui sert parfois de point de passage aux combattants du Hezbollah dans leurs infiltrations dans la zone occupée», a indiqué un officier de la police. Après les raids, des hélicoptères de combat israéliens ont survolé la bordure du secteur central de la zone occupée et tiré des fusées éclairantes au-dessus des vallons et ravins, selon la police. Réunion du comité de surveillance Par ailleurs, le comité international de surveillance pour le respect des accords d’avril 1996 au Liban-Sud a entamé hier une réunion, la première cette année, au siège de l’Onu à Naqoura pour examiner treize plaintes libanaises et israéliennes, a-t-on appris de source proche de la délégation libanaise. Le Liban accuse Israël d’avoir violé à huit reprises les arrangements de sécurité conclus en avril 1996 sous le parrainage de Paris et Washington, en s’attaquant aux civils, à leurs biens et à l’infrastructure. Beyrouth proteste contre le récent dynamitage de 14 maisons à Arnoun, lors de deux incursions dans ce village situé hors de la zone occupée par l’État hébreu, ainsi que les dommages occasionnés par les tirs israéliens à des installations électriques et des habitations dans trois autres localités. Le Liban proteste également contre le raid aérien israélien qui a tué le 3 janvier six civils à Janta. Beyrouth soumet en outre au comité (France, États-Unis, Liban, Syrie et Israël) deux protestations relatives à l’expulsion à deux reprises d’un total de 29 habitants de Chebaa, un village de la zone occupée (Hasbaya). De son côté, Israël proteste contre des chutes d’obus dans le nord de l’État hébreu et le tir, depuis des zones habitées, de projectiles qui ont, selon lui, tué un berger, Mahmoud Atwi, le 8 janvier, près d’une position de son armée à Markaba et endommagé des habitations dans deux autres villages de la zone occupée. Dans un communiqué publié à Beyrouth, les habitants de Markaba ont accusé Israël d’avoir tué Mahmoud Atwi, dont trois des douze enfants avaient été expulsés dans le passé de la zone occupée pour avoir refusé de collaborer avec l’État hébreu. Aux termes des arrangements d’avril 1996, les belligérants au Liban-Sud se sont engagés à épargner les civils des deux côtés de la frontière entre le Liban et Israël et à ne pas lancer d’attaques depuis les zones habitées. En 1998, le comité s’était réuni à 32 reprises. Durant cette période, 24 civils libanais ont été tués et 95 blessés au Liban-Sud, alors qu’une vingtaine de civils étaient blessés dans le nord d’Israël.