Liban-sud - Un câble de haute tension et un réseau d'adduction d'eau endommagés Israël s'attaque à l'infrastructure

L’artillerie israélienne s’en est pris de nouveau, hier, à l’infrastructure libanaise. Un câble de transmission d’électricité et un réseau d’adduction d’eau ont été endommagés, ainsi que quatre maisons et deux voitures, lors de bombardements israéliens de plusieurs régions du Liban-Sud. Le pilonnage du sud de la plaine orientale de la Békaa, où se sont abattus une quarantaine d’obus tirés depuis la zone occupée par Israël au Liban-Sud, a provoqué la rupture du câble de haute tension (66 000 kW) qui alimente en énergie une partie de cette région ainsi que la majorité des villages de la zone occupée. Le réseau d’adduction d’eau potable a en outre été endommagé à Zellaya, un village en bordure du secteur oriental de la zone occupée, où trois maisons ont été touchées par des éclats d’obus. Plus à l’ouest, des bombardements israéliens limités ont endommagé deux voitures civiles à Nabatiyé Fawqa et une maison du village d’Arabsalim, a indiqué la police, sans faire état de victime. Vendredi, plusieurs câbles de transmission électrique de la station Charles Hélou près du pont de Bisri, dans la banlieue de Saïda, ont été endommagés dans un bombardement israélien. Le gouvernement a immédiatement saisi le comité de surveillance d’une plainte. Il s’agit de la première plainte déposée par le Liban portant sur des dégâts infligés à son infrastructure civile depuis la mise en place du comité international en 1996. Réunion aujourd’hui Des responsables israéliens avaient menacé de s’en prendre à l’infrastructure du Liban pour riposter aux attaques des combattants anti-israéliens contre son armée ou ses localités frontalières. Le comité de surveillance (Liban, Syrie, Israël, France, États-Unis) est chargé de superviser les arrangements de sécurité d’avril 1996, en vertu desquels les belligérants au Liban-Sud se sont engagés à épargner les civils des deux côtés de la frontière entre le Liban et Israël. Il doit se réunir lundi pour examiner plusieurs plaintes présentées par le Liban et Israël. L’État hébreu avait saisi le comité à la suite de la chute de plusieurs obus de mortier, tirés à partir du Liban-Sud sur la partie nord de son territoire. Le Hezbollah, rappelle-t-on, avait revendiqué ces tirs, provoqués selon lui par «des agressions israéliennes répétées contre les civils libanais». Samedi, le Hezbollah avait tiré des obus de mortier contre deux positions de l’Armée du Liban-Sud (ALS) sans faire ni victime ni dégât. Les tirs ont été confirmés par un porte-parole militaire israélien, cité par l’AFP. Les canons de l’ALS et l’artillerie israélienne ont riposté en direction des origines des tirs, a-t-il indiqué. Les deux positions de l’ALS sont situées à la lisière de la zone occupée au Liban-Sud. Inquiétude US Selon le quotidien israélien Haaretz, les États-Unis s’inquiètent d’une possible escalade militaire au Liban sous forme d’attaques contre des objectifs syriens que pourrait provoquer le gouvernement israélien avant les prochaines élections. Cette inquiétude américaine fait suite aux menaces de représailles lancées par Benjamin Netanyahu au cas où le Hezbollah tirerait des roquettes vers les localités du nord d’Israël, a ajouté le quotidien. Des responsables du ministère israélien de la Défense cités par le journal ont confirmé que des officiels américains avaient évoqué récemment une possible dégradation de la situation au Liban, sans toutefois évoquer des attaques israéliennes contre des cibles syriennes. Les États-Unis s’inquiètent de l’influence des élections israéliennes qui vont avoir lieu de 17 mai et le 1er juin qui pourraient pousser M. Netanyahu à lancer une opération militaire au Liban en vue de faire remonter sa cote dans les sondages. En 1996, le gouvernement travailliste de M. Shimon Pérès avait lancé une vaste opération militaire au Liban quelques semaines avant les élections. L’opération avait fait 175 morts, presque tous civils. Les Américains ont fait part de leur inquiétude aux responsables israéliens à quatre occasions au moins ces dernières semaines, notamment durant l’entretien ce week-end à New York entre le ministre israélien des Affaires étrangères Ariel Sharon et l’émissaire spécial américain Dennis Ross.