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Actualités - ANALYSE

Un déstabilisation au sud provoquerait une récession Forte inquiétude des organismes économiques

Tout le monde suit avec intérêt les initiatives détergentes du nouveau gouvernement en matière de services publics. Mais le grand problème du moment «c’est la situation au Sud», soulignent les organismes économiques pour qui la déstabilisation dans cette région peut être synonyme de récession accentuée. Et prolongée. Car la dégradation se trouve étroitement liée, à travers les surenchères des différents partis, à la campagne électorale qui vient de s’ouvrir en Israël. À ce propos, «la coïncidence qui fixe les élections israéliennes au 17 mai, date du fameux accord piégé avec le Liban, n’est pas de très bon augure. Les députés israéliens qui ont fixé cette date alors que l’attention chez eux était retenue par l’ébullition au Sud ont peut-être voulu rappeler ce document, qualifié chez nous de traité de la honte…», déclare un homme d’affaires en vue qui suit de près le dossier. Il se demande ensuite, toujours avec inquiétude, «si Benjamin Netanyahu, qui presse facilement sur la gâchette, ne va pas lancer des opérations militaires d’envergure contre le Liban, pour redorer son blason électoral. Et surtout s’il ne va pas mettre à exécution sa menace de frapper l’infrastructure de ce pays, ce qui serait désastreux pour notre économie…». À ces appréhensions, un diplomate répond en estimant «peu probable cette éventualité d’une attaque aussi destructrice. D’une part, les Américains posent, on le sait, des lignes rouges déterminées, pour protéger leur processus de paix. D’autre part, les autres partis en Israël ne laisseraient pas le Likoud exploiter à des fins électorales les potentialités militaires israéliennes et le dossier Sud. D’autant qu’une escalade de ce genre présenterait des dangers certains pour l’État hébreu, dont celui d’une confrontation armée avec la Syrie et celui d’un dur matraquage de la Galilée par les Katiouchas des intégristes libanais. Netanyahu ne semble donc pas en position de jouer avec le feu». Cela reste à vérifier. Car Amnon Lipkin-Shahak vient de révéler publiquement que lorsqu’il commandait l’armée israélienne, il passait son temps à étouffer dans l’œuf les projets bellicistes de Netanyahu, toujours partisan de coups de force. Toujours est-il que le même Lipkin-Shahak s’aligne en matière de politique régionale sur les positions, relativement modérées, du Parti travailliste. Si lui ou Ehud Barak devaient l’emporter aux élections, il est probable qu’il y aurait une détente, un changement de cap et qu’on reprendrait le chemin des négociations sur tous les volets qui restent en souffrance, le syro-libanais aussi bien que le palestinien. Tout comme Barak, Lipkin-Shahak ne s’oppose pas à terme à la création d’un État palestinien désarmé; au sujet du Liban, il souligne qu’il ne peut y avoir de règlement sans des pourparlers avec la Syrie et il se prononce contre un retrait «unilatéral» du Sud, tout en précisant qu’il refuserait de revenir dans le Golan aux frontières du 4 juin 67… Si, par contre, Netanyahu devait gagner, la même politique de blocage sur tous les fronts se poursuivrait et l’on resterait dans un cadre de guerre, froide pour ce qui est de la Syrie et violente au Liban-Sud. Cette région resterait occupée. Et d’ailleurs son dégagement, il faut le souligner, est rendu depuis quelques années plus difficile par le fait que la 425, avec l’assentiment mal camouflé de Beyrouth, a été liée à la 242 et à la 338… Autrement dit, qu’il ne peut y avoir d’accord concernant le Sud sans qu’il y ait également accord au sujet du Golan.
Tout le monde suit avec intérêt les initiatives détergentes du nouveau gouvernement en matière de services publics. Mais le grand problème du moment «c’est la situation au Sud», soulignent les organismes économiques pour qui la déstabilisation dans cette région peut être synonyme de récession accentuée. Et prolongée. Car la dégradation se trouve étroitement liée, à...