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Actualités - ANALYSE

Vie politique - Le gouvernement au travail Les nominations dans une quinzaine

Non ce n’est pas le règne du mutisme, loin de là. Au nom de la transparence, les nouveaux ministres se montrent plus bavards que des pies. Mais c’est tant mieux, car le public est ainsi tenu au courant jour par jour de ce qui se fait, de ce qui se pense, de ce qui se dit. Et ce qui se dit, c’est que le gouvernement travaille déjà d’arrache-pied. Il a formé des sous-comités assistés d’experts pour étudier les différents dossiers, problèmes ou projets. Et il doit tenir après le vote du budget une longue série de séminaires consacrés aux questions prioritaires, notamment la réforme administrative et le redressement économique. Pour dynamiser ces opérations, les nominations aux postes-clés auraient lieu sans tarder, dès la mi-janvier, après étude attentive des dossiers des différents postulants. Les néo-loyalistes indiquent qu’il va y avoir beaucoup de permutations mais aussi quelques retentissants limogeages parmi les directeurs généraux accusés de corruption ou d’incapacité… Les ministres soulignent en chœur qu’il n’y a pas une minute à perdre, car ce n’est pas le pain qui manque sur la planche, tant s’en faut. Comme on l’a vu dans les résolutions du dernier Conseil des ministres, les sous-comités formés se voient le plus souvent assigner des dates butoirs avant lesquelles ils doivent impérativement avoir livré leurs conclusions au Cabinet. Un détail : désormais l’Administration travaille six jours sur sept et non plus quatre et demi, le congé – du reste illégal – du samedi et le demi-congé du vendredi ayant été supprimés. Des sous-comités Autre détail : le pouvoir tient à appeler «sous-comités» les groupes d’étude ministériels qu’il forme et non pas «commissions», parce qu’il connaît trop bien l’adage qui veut que les commissions sont les cimetières des projets. Un dicton si vrai que le précédent gouvernement avait formé non moins de trente commissions ministérielles dont aucune, absolument aucune, ne lui avait remis un quelconque rapport ! Détail dans le détail : vingt-six de ces commissions avaient pour président la même personne, à savoir l’inamovible vice-président du Conseil. En pratique donc le manque de résultats paraît normal car il est impossible qu’une même personnalité puisse mener de front la direction d’autant d’organismes, s’ils devaient être vraiment actifs. Pour les nouveaux sous-comités c’est une autre paire de manche, affirment les néo-loyalistes, qui indiquent que tout ce petit monde restera surveillé de près. Notamment à travers les antennes des services de la présidence de la République qui subissent comme on sait une restructuration totale devant en faire un instrument couvrant la quasi-totalité des activités de l’État. Ce qui du reste commence à provoquer des murmures, voire des protestations, au nom de la démocratie, certains affirmant y voir la résurrection du système chéhabiste fondé sur ce que l’on appelait «le pouvoir parallèle»… Les néo-loyalistes répliquent en soutenant qu’il n’en est rien, que la structuration des services de la présidence a toujours été prévue dans les textes, le chef de l’État devant être éclairé sur les dossiers…Et d’ajouter que les autres institutions devraient faire de même, la Chambre et le Conseil des ministres disposant de services de contrôle qu’il leur faudrait promouvoir et activer… En tout cas si on affirme du côté des néo-loyalistes qu’il n’y aura pas de chasse à sorcières, on n’en reconnaît pas moins que des enquêtes informelles sont en cours du côté du CDR, du CEGP, du CEGPVB, du Conseil du Sud et de la Caisse des déplacés…
Non ce n’est pas le règne du mutisme, loin de là. Au nom de la transparence, les nouveaux ministres se montrent plus bavards que des pies. Mais c’est tant mieux, car le public est ainsi tenu au courant jour par jour de ce qui se fait, de ce qui se pense, de ce qui se dit. Et ce qui se dit, c’est que le gouvernement travaille déjà d’arrache-pied. Il a formé des sous-comités assistés...