Iran - Protestation contre les meurtres d'intellectuels Manifestants contre policiers à Téhéran : plusieurs blessés

Plusieurs personnes ont été blessées jeudi à Téhéran lors de violents affrontements entre la police et des manifestants qui protestaient contre les récents meurtres d’opposants nationalistes et d’intellectuels libéraux en Iran, selon des témoins. La police a procédé en outre à plusieurs arrestations parmi les manifestants qui scandaient des slogans en faveur de l’opposant nationaliste Daryush Foruhar et de son épouse Parvaneh Eskandari, poignardés à mort par des inconnus le 22 novembre dernier à Téhéran. Les heurts ont éclaté à l’issue d’une cérémonie dans une mosquée marquant le 40e jour de l’assassinat des Foruhar. Quelque 5 000 personnes participaient à cette cérémonie sans précédent, dont Ibrahim Yazdi, ex-chef de la diplomatie et principale figure de l’opposition libérale et islamique. Son Mouvement de libération de l’Iran est interdit mais toléré. Plusieurs manifestants, défiant les ordres de la police, sont descendus dans les rues en scandant «Mort au despotisme» et «Liberté, sécurité... voilà le slogan du peuple». Mais ils ont été confrontés par les forces antiémeutes munies de matraques devant la mosquée. Plusieurs femmes ont été légèrement blessées dans la débandade alors que les policiers tentaient de disperser par la force le rassemblement à l’intérieur et devant la mosquée Fakhrieh, au centre de Téhéran. Fortement déployée, la police a procédé à plusieurs arrestations et interdit notamment un rassemblement qui devait se dérouler devant le domicile des défunts. Outre des membres du Parti du peuple d’Iran (PPI, nationaliste), des personnalités et des sympathisants d’autres mouvements d’opposition nationaliste ont assisté à la cérémonie qui s’est très vite transformée en un rassemblement en faveur des libertés publiques. Dans un discours particulièrement hostile au régime islamique, M. Bahram Namazi, membre et porte-parole du PPI, a de nouveau accusé les services de renseignements iraniens d’avoir «commandité sciemment» le meurtre des Foruhar et de plusieurs intellectuels libéraux.