Rechercher
Rechercher

Actualités - OPINION

Circonstances atténuantes

La création de la Cour pénale internationale permanente (CPI), rattachée aux Nations Unies, est accueillie dans l’indifférence au Liban. Il est vrai que toute la classe politique dans ce pays est trop occupée pour l’instant à fourbir ses armes en vue de l’élection présidentielle. Et d’ici à ce que ce tribunal commence à fonctionner, beaucoup d’eau aura coulé sous les ponts. Pourtant, la création de cette instance, en cette fin de siècle riche en génocides de tous genres, mérite qu’on s’y attarde. C’est un peu, enfin, la revanche des milliers de victimes tombées dans l’oubli, dans les guerres civiles et autres conflits, au Rwanda, en Bosnie et ailleurs. Le plus étonnant toutefois est que, dans son statut, cette cour ne peut condamner le plus détestable des criminels de guerre ou auteurs de génocide à la peine capitale. Sa plus lourde peine est la détention à perpétuité. Voilà qui devrait donner à réfléchir à nos amateurs de l’agonie en public, ceux-là mêmes qui croient en la force dissuasive de la peine capitale, surtout lorsqu’elle est exécutée devant une foule en délire. Et ils n’ont que faire de toutes les statistiques qui montrent que la peine de mort n’a jamais réduit le taux de criminalité. Les députés, dont tous les efforts se concentrent actuellement sur des échéances déclarées plus importantes, devraient trouver le temps de réfléchir sur cette question. Ils devraient aussi se demander pourquoi les criminels de guerre, (avec plusieurs morts sur la conscience), déclarés coupables par cette cour permanente, pourront finir leurs jours en prison, alors qu’au Liban, des criminels de droit commun qui, sans l’amendement de mars 94, auraient pu bénéficier des circonstances atténuantes, n’ont droit ni à l’erreur, ni au pardon. Et surtout pas à la vie.
La création de la Cour pénale internationale permanente (CPI), rattachée aux Nations Unies, est accueillie dans l’indifférence au Liban. Il est vrai que toute la classe politique dans ce pays est trop occupée pour l’instant à fourbir ses armes en vue de l’élection présidentielle. Et d’ici à ce que ce tribunal commence à fonctionner, beaucoup d’eau aura coulé sous...