Mise en garde d'une organisation libano-américaine contre un retrait israélien unilatéral (photo)

Une délégation du «Groupe de l’Alliance Libano-Américaine», en visite au Liban depuis vendredi dernier, a affirmé qu’Israël est «sérieux dans son intention de se retirer unilatéralement du Liban conformément aux exigences du gouvernement libanais». La délégation, qui reste à Beyrouth jusqu’à vendredi prochain, a toutefois mis en garde contre «les dangers» d’un tel retrait. Dans le cadre d’une tournée auprès des hauts responsables libanais visant à «aboutir à une sorte d’accord sur une plate-forme commune en cas de développements au Sud-Liban», la délégation du groupe libano-américain présidée par Ghassan Raad s’est entretenue hier à Dimane avec le patriarche maronite Nasrallah Sfeir. A l’issue de l’entretien, M. Raad a déclaré: «Nous avons informé le patriarche Sfeir des efforts de paix déployés au Moyen-Orient, efforts qui se heurtent actuellement à une impasse. La région pourrait connaître des développements rapides dont les répercussions seraient négatives pour le Liban», a-t-il dit. Evoquant les dangers d’un retrait israélien unilatéral du Sud et de la Békaa, M. Raad a estimé que «les Libanais ne réalisent pas ce qu’il faut faire si une telle évacuation devait avoir lieu». Et de préciser en réponse à une question: «De nos entretiens avec les décideurs de la politique étrangère américaine, nous avons déduit que l’Etat hébreu a sérieusement l’intention de se retirer. Or nous croyons qu’en l’absence d’un accord minimal entre Israël et le gouvernement libanais, il y a fort à parier qu’Israël procédera à un retrait unilatéral», a ajouté M. Raad. Par ailleurs, dans un communiqué publié à l’occasion de son séjour au Liban, la délégation indique qu’elle avait effectué une série de contacts avec des responsables du département d’Etat américain au cours du mois de juin. Le communiqué signale que la délégation du groupe libano-américain rencontrera des représentants de tous les courants politiques libanais pour «chercher des moyens pratiques susceptibles de restituer au Liban sa souveraineté sur l’ensemble de son territoire — y compris le Sud — avec l’aide de la communauté internationale». Les membres de «l’Alliance» estiment d’autre part qu’un progrès au niveau du volet libano-israélien se répercuterait positivement sur les autres volets et vice versa. Pour en revenir aux audiences du cardinal Sfeir, celui-ci a notamment reçu hier le ministre de l’Education Jean Obeid et le président de la Ligue grecque-orthodoxe Dimitri Bitar.