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Actualités - CHRONOLOGIE

Les inculpés sont passibles de la peine capitale Lahoud engage des poursuites contre 18 membres du réseau FL, dont 11 sont arrêtés

L’idée de déférer le dossier du réseau terroriste formé d’anciens membres des FL devant la Cour de Justice ayant été abandonnée pour diverses raisons — dont le désir de ne pas faire attendre trop longtemps les inculpés, la Cour étant déjà surchargée de travail —, c’est le Parquet militaire qui a engagé hier des poursuites contre 11 personnes interpelées et 7 en fuite. Il a aussi engagé des poursuites contre deux personnes pour recel d’informations, celles-ci ayant été arrêtées puis relâchées. Au départ, ce sont les Services de renseignements de l’armée qui ont mené l’enquête préliminaire au moment de la mort de Nehmé Ziadé et Georges Dib dans l’explosion de leur voiture à Dora, il y a trois semaines. Ayant achevé leurs investigations, ils ont transmis le dossier d’une centaine de pages au commissaire du gouvernement près le tribunal militaire, M. Nasri Lahoud. Ce dernier a publié hier ses conclusions requérant contre les 11 membres arrêtés du réseau, des peines allant jusqu’à la peine de mort. «L’ennemi nous guette» Bassam Antoine Harb, Camille Mouhib Yared (ancien capitaine au sein des FL), Georges Tanios Hélou, Wadih Adib Khoury, Firas Hanna Rahmé (FSI), Elie Akl Rahmé (FSI), Tony Toufic Rahmé, Georges Sami Berkachi, Kayed Khattar Eid, Nabil Gergès Khater et Nader Nasri Daou sont accusés, par M. Lahoud, d’avoir formé sur les territoires libanais et syrien une bande destinée à agresser les gens et à attaquer leurs biens, par le biais d’actes terroristes, provoquant ainsi la mort de plusieurs personnes, dont un chauffeur tué sciemment. Le réseau est aussi accusé d’avoir planifié des attentats contre des personnalités politiques et militaires. Les 7 personnes en fuite sont passibles des mêmes peines, mais M. Lahoud a préféré taire leurs noms dans l’espoir de pouvoir encore les arrêter. D’ailleurs, dans ses conclusions, M. Lahoud est resté assez discret sur les faits, parce que, a-t-il dit, «l’ennemi nous guette et nous ne voulons pas lui donner des éléments sur la progression de notre enquête». Il apparaît toutefois que les membres de ce réseau ont réussi à accomplir certaines opérations, tout en projetant d’en commettre d’autres avec notamment des éléments des FL dissoutes installés en Australie. Le réseau projetait ainsi l’assassinat du ministre de l’Intérieur Michel Murr, par le biais de l’explosion d’une voiture piégée à son passage sur une route qu’il emprunte régulièrement. Il voulait aussi assassiner le ministre Elie Hobeika en tirant directement sur son bureau au centre Myrna Chalouhi, grâce à une mitraillette munie d’un silencieux. Enfin, les membres du réseau planifiaient de tuer le chef des SR syriens au Liban, le brigadier Ghazi Kanaan, et une équipe avait été spécialement chargée d’épier ses déplacements. Attentats antisyriens Ces projets-là n’ont pu être réalisés. Par contre certaines agressions ont atteint leurs objectifs: le réseau a pu faire exploser un autobus syrien à Damas même, sur le lieu dit «Al-Barmaki». Il serait aussi l’auteur de l’attentat contre un minibus syrien à Tabarja en décembre 1996, attentat qui avait provoqué la mort du chauffeur du bus et qui avait entraîné une série d’arrestations dans les milieux dits de l’opposition chrétienne. Selon les conclusions de M. Lahoud, les membres de ce réseau seraient aussi les auteurs de l’attentat à l’explosif à la gare routière Charles Hélou, en octobre 1997, ainsi que de plusieurs autres attaques contre des points de rassemblement syriens, à Sed el-Baouchrié et à Antélias. Les membres de ce réseau seraient aussi responsables du dynamitage des permanences du PSNS à Jdeidet el-Metn et à Bickfaya. Et, selon l’enquête, Nehmé Ziadé et Georges Dib comptaient placer une charge de dynamite dans un point de rassemblement syrien à Nabaa, lorsque leur voiture a sauté, à Dora, provoquant leur mort. Toujours selon l’enquête, certains membres du réseau auraient établi récemment un contact avec un agent israélien dans la bande frontalière afin de se procurer des armes par son biais. Quant aux deux personnes poursuivies pour recel d’informations, il s’agit d’un avocat, A.K. et d’une jeune fille, R.N.. Tous deux auraient été informés des activités des membres du réseau, mais ils se seraient abstenus d’alerter les autorités. L’avocat serait le proche parent de l’un des membres du réseau alors que la jeune fille sortait avec un autre. Interrogée par les enquêteurs, elle aurait affirmé ne pas avoir pris au sérieux les confidences de son amoureux, croyant qu’il lui racontait tout cela pour l’effrayer et l’éloigner... Le dossier est désormais entre les mains du premier juge d’instruction militaire M. Riad Talih et des sources judiciaires laissent entendre que l’acte d’accusation sera publié au cours des prochaines semaines.
L’idée de déférer le dossier du réseau terroriste formé d’anciens membres des FL devant la Cour de Justice ayant été abandonnée pour diverses raisons — dont le désir de ne pas faire attendre trop longtemps les inculpés, la Cour étant déjà surchargée de travail —, c’est le Parquet militaire qui a engagé hier des poursuites contre 11 personnes interpelées et 7...