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Actualités - INTERVIEWS

Argenterie, porcelaine et cristallerie Si les grandes maisons m'étaient contées ... (photos)

Articles de prestige, de plaisir esthétique, d’embellissement, l’article cadeau ou le complément de décoration de maison est par excellence sensible aux fluctuations économiques. Qu’en est-il de la situation dans ce secteur? La crise qui sévit ailleurs est-elle perceptible aussi auprès des commerçants de l’objet de haute qualité et de marque célèbre? «Il est vrai que depuis quelque temps”, commente M. Loutfallah Manasseh (Ets Edouard L. Manasseh & Cie), on ressent une ambiance de crise, et nombreux sont, autour de nous, ceux qui s’en plaignent. J’avoue toutefois que l’année présente, en général, n’est pas moins bonne que l’année passée. J’ajouterai, qu’en ce qui me concerne je ne pourrais être un bon témoin. Nos articles s’adressent à une catégorie de consommateurs qui ne réflète pas d’une manière aiguë la gêne du marché. Le fait, cependant, reste que nous nous attendions, en principe, à de meilleurs résultats pour 1998». L’article cadeau «La classe moyenne n’existe plus et par conséquent nos articles s’adressent à une minorité de 3% peut-être de la population. Pour cette catégorie de clients, la qualité prime, c’est pourquoi nous y attachons beaucoup d’importance. Nous gardons des prix inférieurs à ceux pratiqués en Europe ou en Amérique pour un même article. Enfin, nous avons élargi notre gamme aux objets de première nécessité pour satisfaire une demande de plus en plus importante». Ce sont les commentaires notés lors d’un entretien avec M. Joseph Mouchati (Obegi Better Home) Au Gant Rouge, Madame Andrée Melki parle de «mutation» plutôt que de crise. Dans cette maison, fondée en 1867, les marques proposées sont des griffes célèbres de l’argenterie, de la cristallerie ou de la porcelaine. «Si le mouvement toutefois reste le même, il faut avouer qu’aujourd’hui les gens imposent obligatoirement des limites à leur générosité. Ils réduisent la valeur des cadeaux, ce qui nous conduit à élargir nos gammes en incluant des articles couvrant tous les prix, tout en veillant à ne pas nuire à notre image de marque». «La crise, indéniable, mène à certains compromis, sans influer sur le volume de la clientèle», pense M. René Chahine (Chahine Au Carrefour) «J’entends par «compromis» le fait que leur choix reste celui d’un produit de marque, mais au lieu qu’il soit «taillé main» on opte pour le «fait machine». Le principe vaut également pour l’argenterie ou la porcelaine». Installée depuis plus d’un demi siècle, (54 ans pour plus de précision) sur le marché libanais, la maison Habis produit sa propre argenterie combinant production industrielle et activités commerciales. «Nous ne pouvons pas échapper à la crise, avoue Mme Mona Habis (Habis), propriétaire de la Maison. Nos articles étant des produits de luxe et non pas de première nécessité, le volume d’achats s’en ressent forcément. Nous nous efforçons ainsi à une production et une offre plus abordables, ce qui, en effet, permet des résultats honorables. Mais il est certain que la classe moyenne se réduit à vue d’œil et les jeunes qui se marient aujourd’hui sont loin de pouvoir se payer l’installation qu’ont connu les foyers de leurs parents». Pour Mme Gloria El Khazen, propriétaire de la Boutique Sleep Comfort «le marasme économique est bel et bien perceptible, même si pour l’instant il reste modéré. Les acheteurs, explique-t-elle, sont toujours nombreux. Mais ils achètent moins ou moins cher qu’en 1997 quoique, en principe, cette année aurait dû être meilleure que la précédente. Ces deux derniers mois, en particulier, ont été très décevants. Le potentiel, pourtant, du marché reste très prometteur. Les goûts ont beaucoup évolué, on apprécie la nouveauté, l’originalité, les nouvelles matières, l’exotisme même. Tous nos articles en provenance de l’Extrême-Orient, des îles du Pacifique, du Maroc, connaissent un «boum» impressionnant...». Le commerce du complément de décoration se popularise Le marché du cadeau ou de l’objet de décoration connaît lui aussi les vicissitudes de la crise économique ambiante pour plusieurs raisons relevées par les gens du métier. Le nombre de commerces sur la place augmentant sensiblement, le consommateur voit ses choix se multiplier, et dans un marché en crise, la concurrence devient âpre et impitoyable. Il est évident que les professionnels établis depuis plusieurs décennies ont dû payer très cher les années de guerre afin de se maintenir dans le circuit économique. «En fait, pour Mme Andrée Melki (Au Gant Rouge) dans notre secteur, le véritable problème n’est pas la crise économique mais plutôt la prolifération incontrôlée de petites boutiques n’ayant aucune rigueur professionnelle. Auparavant, une législation régissait l’ouverture d’un magasin et exigeait l’obtention d’un permis. Aujourd’hui, rien n’empêche que dans un même périmètre s’ouvrent deux, trois, parfois même plus de boutiques...» Pour M. Négib Trad (Les Arcades) également, «le fléau de la profession c’est le nombre incalculable de nouveaux magasins affectés à la vente des objets cadeaux. Leur prolifération entraîne obligatoirement l’effritement de la clientèle et le déclin de la profession. Entre anciens commerçants, établis depuis bien longtemps sur le marché, la concurrence était inexistante. Chacun avait son style, ses exclusivités, son segment, son image de marque. Les nouveaux venus apportent des mœurs guerrières.» Quand la clientèle ne se renouvelle pas, que les investissements se font plus importants, que les charges sociales ou fiscales s’alourdissent et que la situation économique ambiante n’est pas euphorique, il est normal que les facteurs de la crise soient perçus avec beaucoup d’acuité. «Mais, comme le dit si bien à propos M. Loutfallah Manasseh (Ets. Edouard L. Manasseh & Cie), faisons confiance aux Libanais. Ils ont prouvé plus d’une fois qu’ils savent faire face à toute adversité».
Articles de prestige, de plaisir esthétique, d’embellissement, l’article cadeau ou le complément de décoration de maison est par excellence sensible aux fluctuations économiques. Qu’en est-il de la situation dans ce secteur? La crise qui sévit ailleurs est-elle perceptible aussi auprès des commerçants de l’objet de haute qualité et de marque célèbre? «Il est vrai que depuis...