Territoires : Israël maintient son dispositif militaire au milieu d'une tension accrue

Israël a maintenu son dispositif militaire renforcé en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, où la tension s’est encore accrue dimanche avec la poursuite des incidents sporadiques depuis les émeutes palestiniennes de jeudi. Pour le quatrième jour consécutif, plusieurs dizaines de manifestants palestiniens ont lancé des pierres et des cocktails Molotov dimanche à Hébron, en Cisjordanie, contre des soldats israéliens qui ont répliqué en tirant des balles caoutchoutées. Huit Palestiniens ont été blessés par des balles enrobées de caoutchouc et la police palestinienne est intervenue pour ramener le calme dans la ville, où vivent quelque 400 colons juifs dans un réduit contrôlé par l’armée israélienne. Pour réduire les frictions, l’armée israélienne a éloigné la foule en fermant pour la seconde journée les boutiques palestiniennes situées à la limite du réduit juif. Parallèlement, l’armée a rétabli l’interdiction, levée deux heures plus tôt, pour les Israéliens de se rendre dans les villes autonomes de Naplouse, Ramallah et Bethléem en Cisjordanie. Cette décision a été prise en raison du refus de la police palestinienne de reprendre ses patrouilles mixtes avec l’armée israélienne, suspendues jeudi à l’occasion des manifestations de commémoration de la «Nakba» qu’a été pour les Palestiniens la création de l’Etat hébreu il y a cinquante ans. Jeudi, les émeutes en Cisjordanie et dans la bande de Gaza ont fait cinq tués palestiniens et non neuf, selon un bilan rectifié dimanche par un officiel de l’Autorité palestinienne, M. Soufiane Abou Zeydane. «L’Autorité palestinienne n’a pas cherché à obtenir un quelconque profit politique en gonflant les chiffres», a-t-il précisé en expliquant les erreurs de comptabilisation des victimes par la confusion lors des événements. La sympathie internationale Les responsables militaires ont indiqué que les renforts de l’armée et de la police déployés durant les violences de jeudi seraient maintenus dans les prochains jours afin d’éviter une recrudescence de la violence, notamment en raison du blocage persistant du processus de paix depuis 14 mois. Mais ils ont dans le même temps affirmé qu’ils ne s’attendaient pas à une généralisation des violences. Seules quelques rares confrontations sporadiques israélo-palestiniennes ont été signalées vendredi et samedi à Hébron, à Naplouse et à Jérusalem-Est (annexée), où plusieurs personnes avaient été légèrement blessées. Israël avait réagi à cette légère détente en permettant à ses ressortissants de se rendre dans les localités de Qalqilya, Tulkarem et Jénine, en Cisjordanie, où un calme relatif avait été maintenu. Selon un officiel du ministère israélien de la Défense cité par le quotidien Haaretz, «l’Autorité palestinienne n’a pas intérêt à relancer la violence, car elle profite déjà de la sympathie internationale, étant donné que le premier ministre Benjamin Netanyahu est perçu comme celui qui refuse le compromis proposé par les Américains» pour la relance du processus de paix. M. Netanyahu est attendu aujourd’hui en Israël, à l’issue d’un voyage aux Etats-Unis où aucune percée notable n’a été réalisée pendant ses discussions avec les responsables américains au sujet d’un compromis sur l’ampleur du prochain retrait militaire israélien en Cisjordanie. Selon le quotidien israélien Maariv, Israël s’oppose pour des raisons de sécurité à un retrait de 13,1% proposé par les Etats-Unis, et suggère de procéder à un premier repli de 9 à 12% puis à un second repli, différé avec la caution des Etats-Unis, dans le cadre de discussions sur un statut définitif des territoires.