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Actualités - CHRONOLOGIE

Le G7 décide de renforcer le rôle de gendarmerie du FMI

Les Sept pays les plus industrialisés ont tiré vendredi à Birmingham une première leçon de la crise financière asiatique en demandant au Fonds monétaire international (FMI) d’adresser des mises en garde publiques à ses mauvais élèves. Les chefs d’Etat et de gouvernement des Sept (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie, Japon) se sont brièvement réunis avant le G8 (qui comprend aussi la Russie) pour examiner les conséquences, notamment pour les institutions financières internationales, de la crise qui s’est abattue sur l’Asie à l’été 1997. «Nous attachons une importance particulière» à ce que le Fonds monétaire international puisse «exprimer ses éventuelles préoccupations vis-à-vis des décisions» de certains pays qui ne suivraient pas une bonne politique économique, écrivent les Sept dans une déclaration publiée à l’issue de leur réunion. De même, les pays membres du Fonds pourraient «désigner publiquement» ceux qui n’acceptent pas de publier suffisamment d’informations sur la situation de leur économie. En d’autres termes, le rôle de gendarme du FMI sera renforcé, comme le souhaitaient notamment l’Allemagne et le directeur général du Fonds monétaire international Michel Camdessus. Le FMI avait été très critiqué pour n’avoir pas lancé assez tôt des avertissements à certains pays dont les comptes dérapaient. Il avait révélé qu’il avait adressé des mises en garde secrètes à nombre de pays, qui ont fait la sourde oreille et plongé dans la crise. Mais jusqu’à présent, les grandes puissances avaient hésité à utiliser l’arme des mises en garde publiques car elle peut accélérer considérablement une crise financière, en supprimant du jour au lendemain la confiance des marchés financiers et en incitant ainsi les investisseurs à se retirer. Un but dissuasif Le communiqué des Sept ne précise pas la manière dont pourrait être adressée ces mises en garde. Dans l’esprit de Michel Camdessus, la mise en garde publique devra être «graduée», l’avertissement public n’intervenant que si les préoccupations du Fonds n’ont pas été entendues. Le but est avant tout dissuasif, les gouvernements étant conscients de l’impact que peut avoir sur les marchés financiers une mise en garde publique du Fonds monétaire. Les Sept ont adressé une nouvelle mise en garde au secteur privé, qui a parfois largement contribué aux crises financières en investissant dans des secteurs à risques et en retirant ses fonds du jour au lendemain. Il faut «veiller à ce que le secteur privé assume la pleine responsabilité de ses décisions», écrivent les Sept. Ils ont souhaité qu’un «cadre soit élaboré afin que le secteur privé joue en temps utile un rôle approprié dans le règlement des crises financières». En d’autres termes, il devra mettre la main au porte-monnaie pour contribuer aux contre-offensives lancées lors des crises financières. Le FMI, financé par les Etats, s’est déjà engagé à mettre sur la table plus de 100 milliards de dollars depuis le début de la crise asiatique. Les Sept ont par ailleurs relâché leur pression sur le Japon, très critiqué ces dernières années pour avoir échoué à relancer son économie, locomotive économique de toute l’Asie. Cette fois, les Sept ont au contraire accueilli «avec une grande satisfaction» le dernier plan de relance japonais lancé début avril, de quelque 125 milliards de dollars, le plus ambitieux de l’histoire du pays. Mais le communiqué des Sept note diplomatiquement que le «Japon a exprimé son intention de réformer son système financier», une des principales revendications des occidentaux vis-à-vis de Tokyo. Le président Clinton avait ainsi souligné hier à Birmingham que «des mesures doivent encore être prises au niveau des réformes bancaires». «Je sais que le premier ministre y a beaucoup réfléchi», avait-il ajouté.
Les Sept pays les plus industrialisés ont tiré vendredi à Birmingham une première leçon de la crise financière asiatique en demandant au Fonds monétaire international (FMI) d’adresser des mises en garde publiques à ses mauvais élèves. Les chefs d’Etat et de gouvernement des Sept (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie, Japon) se sont brièvement...