Des opposants timorais se réfugient à l'ambassade de Grande-Bretagne en Indonésie

Quatre Est-Timorais ont pénétré dans l’ambassade de Grande-Bretagne en Indonésie et demandé à bénéficier de l’asile politique, a indiqué mardi le porte-parole de la chancellerie britannique. M. Hamish Daniel a précisé que les quatre jeunes gens (trois hommes et une femme) avaient pénétré dans l’enceinte diplomatique lundi matin. Il a précisé que les jeunes gens n’avaient pas usé de subterfuge pour se faire admettre dans la chancellerie, mais il s’est refusé à indiquer comment ils avaient pu pénétrer dans l’enceinte diplomatique. La chancellerie britannique dans le centre de Jakarta est l’une des mieux défendues de la capitale indonésienne, et ses hauts murs sont surmontés de piquets métalliques et de rouleaux de fils de fer barbelés. M. Daniel a indiqué que les autorités indonésiennes ainsi que la délégation du comité international de la Croix-Rouge (CICR) avaient été contactées et informées. «Notre ambassade à Lisbonne est également en contact avec les autorités portugaises», a-t-il ajouté. «L’ambassade a fourni un abri, de l’eau et de la nourriture» aux Est-Timorais a ajouté M. Daniel. Depuis ces dernières années, au moins 135 jeunes gens originaires du Timor oriental, envahi et annexé en 1976 par l’Indonésie, ont cherché refuge dans des ambassades de Jakarta. Les Est-timorais, en général jeunes, qui se réfugient dans des chancelleries à Jakarta, les quittent pour le Portugal, en général au bout de quelques jours, suivant une procédure bien réglée qui se déroule sous les auspices du comité international de la Croix-Rouge. Le Portugal, pour les Nations Unies la puissance administratrice du Timor oriental envahi et annexé par l’Indonésie il y a plus de 20 ans, considère les Timorais de l’Est comme ses ressortissants et leur fournit passeport et cartes d’identité. Au début de cette année cependant, un groupe de jeunes timorais, le quatrième depuis septembre dernier à pénétrer dans l’ambassade d’Espagne, y est resté plus de deux semaines dans les locaux espagnols dans l’attente de son départ pour le Portugal. D’autre part, six Est-Timorais — dont deux fillettes de moins de 10 ans — sont depuis la mi-septembre dans les locaux de l’ambassade d’Autriche à Jakarta, les autorités indonésiennes s’opposant à leur départ car deux d’entre eux sont, selon elles, impliqués dans une affaire de fabrication de bombes. Le Timor oriental à été envahi en 1975 par l’armée indonésienne et annexé l’année suivante, un fait accompli qui n’a été reconnu ni par les Nations Unies ni par la communauté internationale. Malgré une très forte présence militaire, les autorités indonésiennes, régulièrement condamnées pour leur non-respect des droits de l’homme, ne sont pas parvenues à normaliser la situation dans ce territoire d’à peine un million d’habitants. (AFP)