Vie politique - Lahoud et Hoss ont successivement présenté leurs voeux à Sfeir L'Etat et Bkerké pour un renforcement des institutions (photos)

Le long week-end de la Nativité à Bkerké fut à la fois religieux et politique. C’est ainsi que le président de la République, le général Émile Lahoud, a assisté vendredi à la messe de Noël dans l’église du siège patriarcal. Le lendemain matin, samedi, le chef du gouvernement Sélim Hoss s’y est rendu à son tour pour présenter ses vœux au cardinal Nasrallah Sfeir. Ce dernier n’a pas manqué de souligner à ces deux occasions la nécessité de favoriser l’État de droit et des institutions, les droits de l’homme, et la liberté de décision. Pour en revenir à la matinée de vendredi, le général Lahoud est arrivé à Bkerké seul, dans sa voiture personnelle, et sans aucune escorte. Il y a été reçu par le secrétaire du patriarcat, le père Michel Awit, qui l’a aussitôt conduit au salon d’accueil où l’attendait le patriarche maronite. Celui-ci a prononcé alors une brève allocution de circonstance dans laquelle il a notamment fait l’éloge de la «droiture» et de «l’intégrité» de son hôte. Il s’est félicité dans ce cadre de ce que le président de la République privilégie «les institutions par rapport aux intérêts personnels». «Nous espérons que ces qualités vous permettront de résorber les nombreuses difficultés qui, jusqu’aujourd’hui, ont entravé la naissance de l’État auquel les Libanais aspirent : l’État de droit, qui respecte les droits de l’homme et jouit d’une libre décision», a dit Mgr Sfeir. Après ce mot de bienvenue et un entretien d’environ une demi-heure, les deux hommes se sont rendus à l’église où le patriarche devait célébrer la messe. Puis, accompagné du patriarche Sfeir, des évêques Roland Abou Jaoudé et Boulos Andari, le président Lahoud a quitté Bkerké. Sur le registre du patriarcat, et avant son départ, le chef de l’État a écrit les mots suivants : «Ma visite d’aujourd’hui est l’expression de ma foi en Bkerké qui, sous l’égide de Sa Béatitude, demeurera une instance nationale soucieuse d’unifier les rangs, loin des politiques mesquines, et au service des Libanais de toutes les confessions». Par ailleurs, selon des sources bien informées, la visite du chef de l’État à Bkerké était plus ou moins inopinée, puisque le patriarcat n’en a été prévenu que quelques heures à l’avance. Les mêmes sources indiquent d’autre part que, lors de sa réunion avec le cardinal Sfeir, le général Lahoud a confirmé son appui aux constantes de Bkerké. Il a promis qu’une fois achevé le nouveau train de nominations au sein de l’Administration, l’État s’attellerait à la tâche dans le respect des institutions. De son côté, le patriarche maronite a souligné la nécessité de renforcer l’État de droit et la démocratie dans le pays, en commençant par l’élaboration d’un projet de loi électorale équitable. La visite de Hoss Le lendemain, samedi, c’était au tour du Premier ministre Sélim Hoss de se rendre à Bkerké où il s’est entretenu pendant un quart d’heure environ avec le cardinal Sfeir. À sa sortie du patriarcat, le chef du gouvernement a notamment déclaré en réponse aux questions des journalistes : «L’État s’engage à respecter totalement les libertés. Nul n’y portera atteinte tant que nous serons au pouvoir», a-t-il dit. Interrogé sur les appréhensions des gens concernant la situation économique, M. Hoss a répondu : «Nous ne prendrons aucune mesure susceptible de léser les classes moyennes et pauvres du pays. Certes, la tâche est ardue et les défis à relever sont considérables, mais nous avons des idées pour remédier à la situation», a-t-il précisé avant de conclure : «Les constantes énoncées par le patriarche sont également les nôtres».