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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

L'opposition courbe la tête en attendant une éclaircie

Les dissidents chinois se sont résignés à courber la tête en attendant que passe la vague de répression qui s’est traduite cette semaine par la condamnation de trois figures de l’opposition démocrate. «Le gouvernement est comme un enfant qui se met en colère: il faut attendre que ça passe», estime le militant écologiste Peng Ming, qui ajoute que «la plupart des dissidents pensent qu’il est inutile de chercher à se battre pour le moment». Le régime a fait condamner en début de semaine les opposants Xu Wenli, Qin Yongmin et Wang Youcai à 13, 12 et 11 ans de prison respectivement pour «tentative de subversion». Les trois hommes avaient défié le gouvernement en tentant de faire reconnaître légalement un parti d’opposition, le Parti démocrate chinois (PDC), une première dans l’histoire de la Chine communiste. «La présente vague de répression durera 6 à 10 mois et puis si l’économie s’améliore, le gouvernement assouplira son attitude», prévoit Peng Ming, dont le «salon de discussion» a été fermé samedi par les autorités après une seconde réunion. Selon lui, le pouvoir a été rendu nerveux par les manifestations sporadiques provoquées dans l’ensemble du pays par les millions de licenciements décidés dans les entreprises publiques, alors que la crise asiatique pèse sur la croissance. «Le pouvoir a tué un poulet pour effrayer les singes», commente, à l’aide d’un célèbre proverbe chinois, Liu Xianbin, un dissident du Sichuan (sud-ouest) qui a repris la rédaction d’une lettre d’information sur les droits de l’homme publiée par Qin Yongmin avant son arrestation. Selon lui, le PDC «va adopter pour le moment un profil bas». «Nous allons solidifier les structures existantes. Nous ne nous laisserons jamais intimider», assure-t-il. Pour Jean-Pierre Cabestan, directeur du Centre d’études français sur la Chine contemporaine à Hong Kong, les condamnations des trois opposants «ne vont pas décapiter la dissidence». «Les autres vont utiliser désormais des moyens moins visibles, moins dangereux», prévoit-il. Selon un diplomate occidental en poste à Pékin, le pouvoir chinois a cherché à tracer une ligne jaune pour les dissidents «en leur montrant très clairement quel type d’activités il n’était pas prêt à tolérer». «Ils ont voulu dissuader quiconque de créer un parti politique», ajoute le diplomate, soulignant que l’apparition d’un réseau d’opposition organisé est l’une des craintes traditionnelles du pouvoir. «La mise en place d’un parti reliant plusieurs villes préoccupait les autorités», explique-t-il. L’agence Chine Nouvelle a reconnu mardi l’existence de «dissidents» en Chine, alors que la version officielle les qualifie habituellement de «criminels». «La liberté de conscience et d’expression des dissidents est protégée par la loi», a assuré l’agence officielle. «Mais cela ne veut pas dire que les dissidents peuvent agir impunément même lorsqu’ils commettent des crimes». Selon M. Cabestan, le distinguo opéré par Chine Nouvelle montre que les dirigeants chinois «ont pris acte que les gens ne pensent plus comme eux», même s’ils ont voulu «rappeler les règles du jeu».
Les dissidents chinois se sont résignés à courber la tête en attendant que passe la vague de répression qui s’est traduite cette semaine par la condamnation de trois figures de l’opposition démocrate. «Le gouvernement est comme un enfant qui se met en colère: il faut attendre que ça passe», estime le militant écologiste Peng Ming, qui ajoute que «la plupart des...