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Actualités - ANALYSE

Gouvernement - La déclaration ministérielle a été lue hier à la chambre Des idées précises pour le redressement

Pas de promesses, mais des idées précises pour redresser la barre dans un pays miné par des problèmes tellement nombreux qu’il est difficile de définir les priorités en vue d’un règlement: c’est sur base de ces idées que le gouvernement Hoss demandera la confiance du Parlement qui commencera demain à débattre de la déclaration de politique générale dont lecture a été donnée hier place de l’Étoile. Beaucoup de députés se sont dits déçus par le texte lu par le chef du gouvernement Sélim Hoss. Non pas tant par son contenu, que par l’absence d’une formule-choc qui ressemblerait un peu dans son impact au discours d’investiture du président Émile Lahoud. Il faut dire que pour le contenu, la déclaration ministérielle n’est pas très différente du discours d’investiture. Un peu plus nuancée, c’est certain. Mais on y retrouve les mêmes idées générales et la même sobriété. À l’exception peut-être du préambule dans lequel le gouvernement s’est permis un peu de littérature. Dans ce même préambule, le Cabinet Hoss a voulu briser le mythe alimenté pendant plusieurs années et selon lequel le pays n’a commencé à renaître que sous les gouvernements successifs de M. Hariri. En énumérant les réalisations de chaque Cabinet sous l’ancien régime – à commencer par son propre mandat, et en passant par ceux de MM. Omar Karamé et Rachid el-Solh pour arriver à celui de M. Hariri – le nouveau gouvernement a voulu montrer que chaque Cabinet a contribué à remettre le Liban sur la voie de la normalisation. Il n’en demeure pas moins qu’il a été critique à l’égard de l’ancien régime, en prenant soin toutefois d’imputer aux difficultés nées des tentatives de redressement «les plaintes et les récriminations qui ont ponctué la fin» de ce régime. Sur la gestion des trois Cabinets Hariri, pas un mot. Dans sa déclaration, le gouvernement se contente de parler de «péchés», d’«erreurs» et de «déception ». Le terme d’ «erreur» revient plusieurs fois dans le texte. Sur dix-huit pages pleines, le Cabinet expose les grandes lignes de son programme, en mettant en garde d’emblée contre toute exagération de ce qu’il est possible de réaliser dans l’immédiat ou à court terme. Comme on est loin du «printemps» promis par M. Hariri et jamais apparu! «Pas de réponses à toutes les questions» Répartie en trois volets, la déclaration ministérielle définit en premier «les objectifs nationaux» fixés par le gouvernement. Elle analyse ensuite la situation économique et financière en proposant les solutions possibles –dont la privatisation comme moyen de réduction du volume de la dette publique – et expose en dernier les orientations du Cabinet Hoss dans différents domaines administratifs, sociaux et de l’information. Si certaines idées sont exposées en détail, d’autres sont évoquées en termes généraux. Le gouvernement Hoss reconnaît qu’il n’a pas de réponses à tous les problèmes, mais annonce la tenue de séminaires et de réunions au cours desquels ses membres tenteront de dégager des solutions aux problèmes restés sans règlement. C’est ce qui explique l’absence – relevée par les députés opposants – d’un calendrier aux projets envisagés. Les mêmes députés, proches de M. Hariri, se sont dits «déçus» partant du principe qu’un «gouvernement composé en majorité de technocrates aurait pu mieux faire». Modeste et mesurée, la déclaration ministérielle l’est sans doute. À l’image de l’équipe qui l’a élaborée et qui souhaite avoir toutes les données en mains et savoir à quoi s’en tenir avant de promettre monts et merveilles. Il a fallu au président Hoss exactement 33 minutes, de 10h37 à 11h10, pour donner lecture du texte de la déclaration. Présidée par le chef du Législatif, M. Nabih Berry, la séance s’est ouverte à 10h30 par la lecture des décrets se rapportant à la formation du Cabinet. Elle a été levée à 11h 10. Le débat de politique générale reprendra mercredi matin et se poursuivra jeudi. Au moins quatre séances sont prévues, a annoncé M. Berry, laissant ainsi entendre que le vote de confiance pourrait intervenir vendredi. L’ancien chef du gouvernement, M. Rafic Hariri, doit assister à l’une des séances. Il fait partie des députés qui ont demandé à prendre la parole durant le débat.
Pas de promesses, mais des idées précises pour redresser la barre dans un pays miné par des problèmes tellement nombreux qu’il est difficile de définir les priorités en vue d’un règlement: c’est sur base de ces idées que le gouvernement Hoss demandera la confiance du Parlement qui commencera demain à débattre de la déclaration de politique générale dont lecture a...