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Actualités - ANALYSE

L'est politique se pose des questions Affaire Amine Gemayel : les remous se prolongent

Qui a peur de Virginia Woolf ? se demandait Edward Albee. Et de cheikha Geneviève qui a peur ? Pourquoi l’empêcher de revoir son fils ? À l’Ouest rien de nouveau, remarquait Erich Maria Remarque. Amine Gemayel va donc être obligé de rester en Occident. Et l’affaire de son retour raté continue à provoquer des remous. On sait en effet qu’en dernière minute, alors qu’il avait déjà bouclé ses bagages, l’ancien chef de l’État a été relancé par le consulat. Qui lui a signifié que les autorités politiques avaient toutes raisons de craindre qu’il ne soit poursuivi par la justice s’il revenait. Pour intelligence avec l’ennemi, rien que cela. À l’Est, où l’ancien président ne compte pas que des partisans tant s’en faut, cet interdit manifestement téléguidé a provoqué une rechute de «ihbat», cette déprime, cette détresse que le camp chrétien discriminé subit depuis Taëf. D’autant que la mesure vient se greffer sur une esquive mal digérée : encore une fois, on n’a pas pris de représentants de cette composante politique du pays dans une formation ministérielle où la représentation d’autres parties est largement assurée. La déception commence donc à poindre. «Il n’aurait pas fallu, souligne un modéré, donner des espérances à M. Gemayel. Il est visible que le nouveau gouvernement, pour ne pas dire le nouveau pouvoir, a cru au départ pouvoir agir en toute indépendance. Et que les décideurs se sont rappelés à son bon souvenir, pour lui signifier qu’ils sont certes résolus à le laisser opérer à l’intérieur à sa guise. Mais qu’il y a des questions qui restent de leur ressort direct, comme la présence d’un million de travailleurs non libanais ou comme l’absence d’un certain nombre de leaders…» On suppose donc à l’Est que «le gouvernement Hoss a commis là son premier faux-pas. Tant par rapport à l’entente nationale que par rapport, d’un tout autre côté, à l’entente extérieure… Il y a eu là une valse-hésitation qui montre les limites du changement promis. Le plus déplorable sans doute est que visiblement les vraies décisions ont été prises en dernière minute sans même que les autorités compétentes juridiquement en soient informées ! En effet M. Gemayel a reçu des mains du consul M. Robert Naoum une dépêche faxée par le secrétaire général du Palais Bustros, l’ambassadeur Zafer el-Hassan, dans la nuit de jeudi à vendredi dernier. Le diplomate y confirme qu’il n’y a pas de dossier financier ou matériel à l’encontre de l’ancien chef de l’État. Mais qu’il existe une question judiciaire ayant trait à des contacts entrepris avec les Israéliens, question dans laquelle l’autorité politique n’a rien à voir. La démarche est très étrange. Si l’autorité politique n’a rien à voir dans le problème, pourquoi en prévient-elle M. Gemayel ? Pour éviter que la loi ne soit appliquée à un citoyen ? Et sur un plan concret, comment cette autorité a-t-elle eu vent d’un problème judiciaire, alors même que la Justice n’a jamais bougé dans ce sens ni délivré de mandats ou prié M. Gemayel de s’expliquer. Surtout que les contacts lui sont attribués par les médias israéliens : à les en croire il aurait visité l’ambassade d’Israël après l’assassinat de Rabin pour présenter ses condoléances». L’étonnement de l’Est est rendu encore plus vif, selon cette source «par les déclarations du président du Conseil et ministre des Affaires étrangères. M. Hoss a en effet affirmé qu’en cette qualité il n’a adressé aucun message à M. Gemayel et qu’il n’a pas connaissance de tout ce qui a été dit. Ajoutant que M. Gemayel est Libanais et qu’il a reporté son retour pour des raisons particulières. M. Hoss n’a pas voulu fournir d’autres explications et il laisse donc entendre que M. Gemayel en a menti. Quoi qu’il en soit, conclut avec amertume cette source, le constat s’impose : il y a toujours deux poids deux mesures et on ne parle de dossiers ou de questions judiciaires qu’à propos d’un seul camp». – Il reste qu’un loyaliste estime pour sa part que «ce sont des parties locales, non les décideurs, qui ont bloqué le retour de M. Gemayel. Soit pour des considérations Kataëb internes, soit pour des considérations metniotes…»
Qui a peur de Virginia Woolf ? se demandait Edward Albee. Et de cheikha Geneviève qui a peur ? Pourquoi l’empêcher de revoir son fils ? À l’Ouest rien de nouveau, remarquait Erich Maria Remarque. Amine Gemayel va donc être obligé de rester en Occident. Et l’affaire de son retour raté continue à provoquer des remous. On sait en effet qu’en dernière minute, alors qu’il...