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Actualités - CHRONOLOGIE

Syndicats - Le président de la CGTL chez Hoss Priorité à la majoration des salaires

Le président de la Confédération générale des travailleurs du Liban (CGTL), M. Élias Abou Rizk, a demandé samedi au nouveau Cabinet de majorer les salaires du secteur privé. «Il est inadmissible que les salaires soient gelés depuis trois ans. Il faut les revoir afin de compenser les atteintes au pouvoir d’achat dues à l’inflation», a déclaré M. Abou Rizk à l’issue d’une entrevue avec le président Sélim Hoss. «Nous avons demandé au Premier ministre d’accorder la priorité à cette revendication. Nous sommes par ailleurs prêts à signer un contrat social collectif avec le patronat et l’État afin de promouvoir la stabilité sociale», a-t-il ajouté. Détracteur de M. Hariri, M. Abou Rizk a ensuite dressé un bilan noir de la gestion passée du pays qui s’est soldée par «une situation économique difficile et des conditions de vie encore plus difficiles». M. Abou Rizk a souhaité que les responsables de cette forte détérioration «soient sanctionnés» «car nous ne pouvons accepter que ceux qui ont enfoncé le pays dans l’endettement jouissent de richesse colossales et que nous autres travailleurs et pauvres nous en faisions les frais». Contre la privatisation Sur un autre plan, M. Abou Rizk s’est prononcé contre la politique de privatisation préconisée par le nouveau ministre des Finances M. Georges Corm. «Au contraire, nous demandons que la téléphonie mobile, la poste, l’importation du pétrole et le ramassage des ordures, tous rentables et confiés à des privés, soient récupérés par l’État», a-t-il dit. M. Abou Rizk a en outre demandé que l’interdiction de manifester, imposée depuis 1993 par le Premier ministre sortant, M. Rafic Hariri, soit levée «afin de préserver les libertés publiques et syndicales». En 1996, le gouvernement de M. Hariri avait eu recours à l’armée qui avait imposé un couvre-feu pour empêcher une manifestation de la centrale syndicale. L’entrevue entre le chef du gouvernement et le patron de la principale centrale syndicale du pays est intervenue à deux jours du premier discours que doit prononcer ce lundi devant le Parlement M. Hoss qui a prôné dès sa désignation, le 30 novembre, une politique d’austérité contraire à celle de son prédécesseur. La dernière augmentation des salaires remonte à 1996 lorsque le gouvernement Hariri avait décidé de porter le salaire minimum dans le secteur privé à 200 dollars par mois pour couvrir l’inflation qui avait atteint 13,5 %. La CGTL, qui revendique 200 000 adhérents, demande que le salaire minimum soit porté à 500 dollars pour tenir compte de l’inflation de ces trois dernières années, une réforme fiscale pour atténuer les effets des impôts indirects sur le pouvoir d’achat des salariés et de meilleures prestations sociales dans les domaines de la santé et de l’éducation notamment. L’inflation a atteint 9 % en 1996, 8 % en 1997 et 5 % en 1998, selon la Banque du Liban. M. Hariri, qui avait instauré à partir de 1997 une politique d’austérité en raison d’un déficit budgétaire récurrent et d’une dette publique galopante (16,6 mds USD fin octobre), avait refusé de répondre aux revendications de la CGTL.
Le président de la Confédération générale des travailleurs du Liban (CGTL), M. Élias Abou Rizk, a demandé samedi au nouveau Cabinet de majorer les salaires du secteur privé. «Il est inadmissible que les salaires soient gelés depuis trois ans. Il faut les revoir afin de compenser les atteintes au pouvoir d’achat dues à l’inflation», a déclaré M. Abou Rizk à l’issue...