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Actualités - CONFERENCES DE PRESSE

Argent et politique Wakim repart en guerre contre Hariri

Le député Najah Wakim est reparti en guerre hier contre la corruption et l’enrichissement illicite, mettant en cause un certain style de gouvernement où l’usage combiné de la puissance politique et de l’argent permet d’échapper aux rigueurs de la loi… et de faire encore plus d’argent. Dans une conférence de presse tenue au Parlement, le député a mis en cause certains des proches collaborateurs de M. Rafic Hariri, avant de s’en prendre au projet de loi sur l’enrichissement illicite élaboré par le ministre de la Justice et approuvé par le gouvernement, et enfin au ministre de l’Information qu’il accuse de ne pas dire la vérité sur l’adjudication du rééquipement de Radio-Liban. Mis en cause, M. Sabeh reproché à M. Wakim «de recourir à la diffamation, sans aucun contrôle moral» et a déclaré qu’il appartiendra à la Justice de trancher. Il y a lieu de noter que la cour d’appel de Beyrouth siégeant sous la présidence de M. Claude Karam, a ajourné au 3 mars 1999 l’examen de la plainte en diffamation présentée par le chef de l’État, le président Élias Hraoui, contre M. Wakim, dans l’éventualité de l’approbation, par l’Ordre des avocats, de la levée de l’immunité dont jouit le parlementaire. L’ajournement est dû à l’absence du représentant du parquet et de l’Ordre des avocats à la séance . M. Wakim a entamé sa conférence de presse en soulevant le cas d’un des proches conseillers du chef du gouvernement, qu’il n’a pas nommé, et dont la rumeur insistante veut qu’il ait fourni à l’antenne parisienne du Mossad, des rapports réguliers sur la vie politique au Liban. Quelle part de vérité contiennent ces rumeurs, colportées de vive voix et par certains organes de presse, comme le quotidien Al-Kifah al-Arabi s’est interrogé M. Wakim, qui se demande en outre pour quelle raison une enquête judiciaire n’a pas été ouverte à ce sujet. L’autorité politique est-elle au-dessus de l’autorité judiciaire, et la solution consiste-t-elle à envoyer la personne à l’étranger ou à taire la vérité? Est-il vrai qu’une investigation non officielle a été engagée avec la personne en question, que les autorités judiciaires avaient refoulé à l’aéroport de Beyrouth? s’est-il encore demandé, avant de mettre au cause d’autres proches collaborateurs du chef du gouvernement. Surévaluation Au sujet du projet de loi sur l’enrichissement illicite, M. Wakim a déclaré que le projet s’était transformé en une sorte d’obstacle légal à la poursuite des responsables pour enrichissement illicite. Le parlementaire s’est donc promis de soumettre au Parlement un contre-projet prévoyant des poursuites pour ce qu’il a appelé l’«enrichissement subit», c’est-à-dire celui que réalise un responsable qui, subitement, «sans avoir hérité, ni gagné au Loto», se trouve à la tête d’une fortune qu’on ne lui connaissait pas. «Ce responsable doit prouver que ce qu’il possède a été acquis par des moyens légitimes», a-t-il déclaré. Et de rappeler que la Haute Cour chargée de juger les présidents et ministres était une institution parfaite, jusqu’au jour où on a ajouté la disposition prévoyant qu’une accusation, pour être portée, doit recevoir l’approbation du deux tiers de la Chambre. Même un amendement constitutionnel n’en demande pas tant, a-t-il noté, précisant qu’au second tour, un amendement peut être approuvé à la majorité absolue. Abordant enfin le troisième volet de sa conférence, M. Wakim s’est adressé à M. Bassem Sabeh, «l’ancien ami né à Bourj el-Brajneh». Ce dernier affirme qu’un contrat pour le développement de Radio-Liban a coûté 7,9 millions de dollars, alors que selon M. Wakim, il en a coûté 33 187 446 dollars, et a été adjugé de gré à gré à la «Continental Electronics Corporation», en l’absence du directeur de Radio-Liban, pourtant qualifié techniquement pour en juger. Les deux autres compagnies en lice, Marconi et Thomson avaient présenté des offres inférieures, a assuré M. Wakim. La somme avancée par M. Sabeh, a soutenu le parlementaire, est celle du coût de la première phase des travaux, et est elle-même surévaluée de quelque 3 millions de dollars.
Le député Najah Wakim est reparti en guerre hier contre la corruption et l’enrichissement illicite, mettant en cause un certain style de gouvernement où l’usage combiné de la puissance politique et de l’argent permet d’échapper aux rigueurs de la loi… et de faire encore plus d’argent. Dans une conférence de presse tenue au Parlement, le député a mis en cause...