Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Salem menace de démissionner Tollé contre les surtaxes à la veille du conseil des ministres

Le financement par de nouvelles taxes indirectes de la nouvelle échelle des salaires dans le secteur public, continue de soulever un tollé dans les milieux parlementaires, économiques, syndicaux et populaires (voir pages 2, 3 et 4). Cette hostilité se manifeste à la veille d’un nouveau Conseil des ministres prévu pour demain, au cours duquel le gouvernement prendra connaissance des remarques des ministres au sujet des nouvelles taxes, en prévision de la transmission du projet au Parlement. D’ores et déjà, le ministre de l’Industrie, M. Nadim Salem, a fait savoir que son portefeuille sera en jeu si les produits considérés comme matière première industrielle ne sont pas exemptés. Le gouvernement accordera par ailleurs son attention aux élections municipales, prévues à partir du 24 mai .Il sera informé, en particulier, de la liste des villages touchés par le mouvement d’exode de la population, durant la guerre, où ces municipales n’auront pas lieu. Enfin, le gouvernement ne pourra pas ne pas consacrer une partie de sa réunion à la campagne diplomatique libanaise destinée à éclairer l’opinion internationale sur les objectifs réels du projet israélien de retrait conditionnel du Liban-Sud. Rentré à l’aube de Damas, le chef du gouvernement a informé hier le président de la République de la teneur de ses entretiens avec le vice-président syrien Abdel-Halim Khaddam. M. Khaddam, rappelle-t-on, venait lui-même de rentrer d’une visite officielle en Iran. Selon une source généralement bien informée, la Syrie et l’Iran seraient convenus que la liberté d’action du Hezbollah au Sud ne doit pas être entravée, ni la formation désarmée, en cas de retrait unilatéral israélien de la bande frontalière occupée. Entre-temps, une nette recrudescence des opérations militaires a été enregistrée, hier, au Liban-Sud (LIRE PAR AILLEURS), et certains milieux officiels redoutent une extension de la violence dans cette partie du pays. Ce qui, à la limite, pourrait compromettre l’organisation des municipales, dont la configuration commence à se dessiner dans certaines régions, en particulier à Beyrouth, où une alliance entre MM. Hariri et Salam, avec un appui du Hezbollah, se dessine. Menace de démission de Salem Pour en revenir au mécontentement provoqué par les nouvelles taxes, il s’est manifesté, en premier lieu, au sein du Conseil des ministres. C’est ainsi que le ministre de l’Industrie, M. Nadim Salem, a révélé hier aux journalistes qu’il envisage de démissionner, si les matières premières destinées à l’industrie ne sont pas exemptées de la taxe de 2% sur toutes les importations. M. Salem a ajouté qu’il a informé le chef du gouvernement de son opposition, et a reçu en échange la promesse qu’il sera tenu compte de son avis . Une liste de toutes les matières premières destinées à l’industrie sera établie le plus rapidement possible, a déclaré M. Salem, qui a lancé un appel en ce sens à tous les milieux concernés. M. Salem a par ailleurs révélé que les exportations industrielles libanaises sont en baisse, et que les performances de l’industrie, durant les trois premiers mois de 1998, ne sont pas encourageantes. «Je n’accepterais pas un recul de l’industrie libanaise qui serait provoqué par une décision du gouvernement», a déclaré le ministre de l’ Industrie. Cette nouvelle taxe, rappelle-t-on, doit assurer, avec celle de 10% sur les cigarettes importées, le financement de la nouvelle échelle des salaires dans le secteur public, dont le coût annuel est estimé à 400 milliards de L.L., et les arriérés à 800 milliards de L.L. Parallèlement au mécontentement des industriels, les commerçants ont exprimé hier leur hostilité au projet d’imposition élaboré par M. Fouad Siniora. C’est ainsi que M. Nadim Assi, président de l’Association des commerçants, s’est plaint d’une taxe qui, ajoutée à ce qu’il a appelé des «taxes invisibles» qui frappent les commerçants sous la forme de dépenses imprévues (amendes, dépenses dues à des retards, à des expertises, tracasseries administratives etc.), se répercutera inévitablement sur le consommateur. «Nous ne sommes plus en mesure de supporter une nouvelle taxe», a dit M. Assi. L’annonce de la nouvelle taxe a provoqué une confusion sur les marchés, et a déjà provoqué une hausse des prix évaluée à 3%, assure-t-on dans certains milieux commerciaux. M. Siniora avait assuré, pour sa part, que les nouvelles taxes provoqueront, tout au plus, une hausse de 3% des produits de consommation importés. Colère dans les milieux syndicaux Les milieux syndicaux ne sont pas en reste. C’est ainsi que la centrale syndicale de M. Elias Abou Rizk a exprimé son hostilité aux nouvelles taxes. Son président, pour sa part, a affirmé que cet avertissement au gouvernement «est le dernier, avant les manifestations de rue». Moins agressif dans la forme, mais tout aussi radical quant au fond, le président de la fédération des syndicats d’ouvriers et d’employés du Mont-Liban, M. Toufic Aboukhalil, s’est rendu hier à Baabda, à la tête d’une délégation de sa formation, pour demander au président Hraoui de soutenir l’industrie nationale, en limitant les achats de l’Etat aux produits industriels libanais, chaque fois que cela est possible. M. Aboukhalil a également demandé que la contrebande soit combattue, que l’électricité soit assurée aux industriels à des prix réduits et que la main-d’œuvre libanaise soit protégée de la concurrence de la main-d’œuvre étrangère. Il a déploré le fait que l’industrie nationale ne soit pas protégée, comme c’est le cas dans de nombreux pays, et que par exemple la taxe sur le prêt-à-porter soit rapportée de 30 à 20%, ce qui a porté un coup sévère à l’industrie du vêtement.
Le financement par de nouvelles taxes indirectes de la nouvelle échelle des salaires dans le secteur public, continue de soulever un tollé dans les milieux parlementaires, économiques, syndicaux et populaires (voir pages 2, 3 et 4). Cette hostilité se manifeste à la veille d’un nouveau Conseil des ministres prévu pour demain, au cours duquel le gouvernement prendra connaissance...