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Actualités - ANALYSE

Nouveau mandat - Lahoud et Hariri ne dévoilent toujours pas leurs intentions Gouvernement : le suspense est à son comble

Les ministrables sont au bord de la crise de nerfs : à deux encablures de l’arrivée, ils sont tous au coude à coude. Tous avec les mêmes œillères : les directeurs de course, les présidents Lahoud et Hariri, ne laissent filtrer aucun pronostic sur les résultats finaux… Le suspense est donc à son comble. On ne sait en effet absolument rien de concret sur la composition, la nature et le volume du prochain Cabinet. Tout ce que l’on a pu apprendre c’est qu’au niveau des principes généraux, le nouveau régime souhaite des hommes propres, compétents, expérimentés. Forcément donc des figures nouvelles, serait-on tenté de dire s’il n’y avait quelques notables exceptions à la présente incurie ministérielle, les Trente comptant tout de même dans leurs rangs des valeurs sûres. Il reste que, comme le souligne un ancien président du Conseil, «il serait préférable d’écarter tous les ministres actuels, pour ne pas faire de jaloux…». Une personnalité qui connaît les méthodes du général Lahoud, naturellement rationalisées – c’est le métier des armes qui le veut –, indique que la réflexion précède chez lui l’action. Il étudie un cas de figure ou un problème, se forge des critères ou une conduite à suivre et s’y tient ensuite scrupuleusement. Il exige enfin une parfaite observance des règles établies et ne tolère aucune exception. D’après ce témoin, qui ne fait sans doute pas assez la part des impondérables ou de la chance, c’est grâce à sa méthode qu’Émile Lahoud s’est distingué dans les postes qu’il a occupés, qu’il a pu parvenir au faîte de l’institution militaire et réussir à la réhabiliter. En contrôlant les promotions et les mutations avalisées par le Conseil militaire qu’il dirigeait, il a pu conforter par l’amalgame la déconfessionnalisation des régiments et les dégager de toute influence, de toute immixtion politiciennes. D’autant qu’à son niveau, comme à celui des officiers d’état-major, il opposait une sèche fin de non-recevoir à toute demande, à tout piston émanant d’un pôle politique ou autre. Petit à petit tout le monde a fini par comprendre que seuls avaient cours dans l’armée les critères techniques et qu’il était inutile de tenter d’obtenir des faveurs pour tel ou tel élément, ou encore pour les marchés d’équipement et de ravitaillement de la troupe. Partant de ces données, la même source estime que devenu président, Lahoud va fidèlement appliquer les règles qui lui ont si bien réussi comme officier. Elles peuvent en effet se révéler efficaces pour le choix des cadres, que cela soit au niveau du prochain Cabinet ou à celui des directeurs généraux qui régulent l’appareil d’État. Toujours selon la même personnalité, «M. Lahoud va probablement discuter longuement avec le président du Conseil virtuel, M. Hariri, des bases qu’il convient de retenir sur le plan général en ce qui concerne la formation du gouvernement. Autrement dit, à part les qualifications personnelles requises des ministres, il s’agira de savoir d’abord si l’on va avoir un Cabinet entièrement politique, entièrement technocratique ou panaché, et dans ce dernier cas, dans quelle proportion se ferait le dosage. Cette première orientation déterminerait en grande partie le volume du gouvernement. Une équipe totalement politique serait fatalement élargie, puisqu’il faudrait y admettre les représentants de nombreux courants ou partis. Ou alors tout au contraire, à l’imitation de certains précédents historiques, ce Cabinet politique serait excessivement comprimé et ne comprendrait que les représentants des principales communautés du pays. De même si on devait recourir à des spécialistes apolitiques, leur nombre n’excéderait pas celui des départements ministériels effectifs qui seraient ramenés de 24 à 18 ou 20. Cela après suppression de quelques faux portefeuilles, refusion d’autres, redistribution et redénomination d’autres encore comme l’Énergie qui grouperait l’EDL et le Pétrole ; et enfin création éventuelle d’un ou deux nouveaux ministères, comme le Plan. Il y aurait, pour conclure l’option du panachage : les départements effectifs à des techniciens, plus six ou sept politiciens représentant les communautés…» Comme on voit, tous les choix restent ouverts et pour tout dire, on en reste à de pures spéculations. Et les ministrables restent sur leur faim…
Les ministrables sont au bord de la crise de nerfs : à deux encablures de l’arrivée, ils sont tous au coude à coude. Tous avec les mêmes œillères : les directeurs de course, les présidents Lahoud et Hariri, ne laissent filtrer aucun pronostic sur les résultats finaux… Le suspense est donc à son comble. On ne sait en effet absolument rien de concret sur la composition, la...