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Actualités - CHRONOLOGIE

Les irakiens revendiquent le droit au savoir et à la culture

Nasra Saadoun, directrice de la bibliothèque nationale de Bagdad compulse avec avidité le lot des dernières parutions que lui remet une amie venue de France. Pour elle, «l’embargo vise principalement à interdire aux Irakiens le droit au savoir». «Le programme “pétrole contre nourriture” veut nous ramener à l’état de primitifs soucieux de satisfaire uniquement nos besoins primaires et nous forcer à une formidable régression dans le domaine de l’enseignement et de la culture», tonne-t-elle. Le programme «pétrole contre nourriture» autorise l’Irak à exporter des quantités limitées de pétrole, en dérogation à un embargo en place depuis 1990, pour acheter des produits de première nécessité sous contrôle de l’ONU. Avant 1990, du temps de la manne pétrolière, l’Irak comptait le plus grand nombre de boursiers universitaires du monde arabe et le niveau du système éducationnel, gratuit dans toutes ses phases, était l’un des meilleurs parmi les pays émergeants, selon l’UNESCO. Huit ans plus tard, toute une génération risque d’être sacrifiée, selon le représentant permanent des Nations Unies en Irak, M. Prakash Shah, citant à l’appui les dernières constatations de l’UNESCO. «20% de la population en âge d’être scolarisée ne va plus à l’école... l’infrastructure scolaire a été dévastée, les professeurs sous payés désertent pour des métiers plus lucratifs et les instruments de bases (livres, pupitres, etc.) n’ont pas été remis à jour ni remplacés». «Le traité de chirurgie en usage dans les facultés de médecine remonte à 1989 et l’arrivage des revues et publications a été stoppé. L’Etat n’est plus en mesure de financer la participation aux colloques internationaux et seuls quelques privilégiés y assistent à leur propre compte», dit Riad al-Qadi, professeur. Forcé de parer au plus pressé, le dernier plan de distribution des revenus pétroliers irakiens sous contrôle de l’ONU ne consacre qu’une trentaine de millions USD à l’enseignement, devenu le parent pauvre du budget de l’Etat. (AFP)
Nasra Saadoun, directrice de la bibliothèque nationale de Bagdad compulse avec avidité le lot des dernières parutions que lui remet une amie venue de France. Pour elle, «l’embargo vise principalement à interdire aux Irakiens le droit au savoir». «Le programme “pétrole contre nourriture” veut nous ramener à l’état de primitifs soucieux de satisfaire uniquement nos...